Comme Flaubert et Léon Bloy en leur temps, Jacques Ellul s'est risqué, dans les années soixante, à mettre à nu les soubassements de la pensée bourgeoise, à analyser les idées reçues et les lieux communs d'aujourd'hui.

Partant du point de vue de la liberté humaine, cette analyse historique laisse l'homme libre des déterminismes sociaux et naturels et aborde le phénomène de révolution dans une perspective morale et politique. Elle distingue et relie révolte et révolution. La révolte est d'abord instinctive tandis que la révolution procède d'une théorie et d'une organisation. Toutes deux visent l'ordre établi.

Constatant le dévoiement techniciste de la morale naturelle, fondamentalement athée, J. Ellul pose les bases d'une réflexion sur la morale chrétienne aussi impossible qu'indispensable. Il tente ainsi d'articuler la critique de l'idée que vouloir connaître le bien est un péché, à la réflexion théologique et philosophique sur le bien.

Etude des institutions de la période franque, de la société médiévale et des crises du XIVe au XVe siècle, qui voient s'instaurer l'unification et la centralisation du pouvoir par le roi. Ce dernier cherche à exercer seul les droits de justice, de finance et souhaite que toute décision parte du sommet. La centralisation finit par se heurter aux crises institutionnelles, économiques et sociales.

Une synthèse du cours de J. Ellul sur les classes sociales, dispensé à l'IEP de Bordeaux dans les années 1960 et 1970. Elle est complétée d'extraits d'Histoires des institutions, de Métamorphose du bourgeois, de Les nouveaux possédés et de Le bluff technologique. ©Electre 2018

Recueil d'écrits en partie inédits du penseur protestant qui fournit un panorama de sa vie et de sa pensée, abordant le thème de la liberté sous le prisme de la théologie et de l'éthique. ©Electre 2019

Dans ce livre publié en 1975, l'auteur s'interroge sur les rancoeurs à l'égard de l'Occident. Esclavage, impérialisme, colonialisme ont suscité la haine et le rejet. Ses propres enfants le couvrent de sarcasmes et d'insultes. Se gardant de toute apologie ou autosatisfaction, J. Ellul s'attache aussi à montrer tout ce que l'Occident a apporté, en particulier la faculté de le critiquer. ©Electre 2017

Suite de la réflexion du théologien protestant sur la morale chrétienne à travers une analyse des rapports entre dogmatique et éthique ou entre loi et Evangile, de l'interprétation des textes bibliques ou de la place de l'amour dans l'éthique chrétienne. ©Electre 2018

L'historien s'interroge sur l'éventuelle influence du droit grec sur le droit romain. S'il met en évidence une parenté très visible entre les institutions publiques grecques et celles de la Rome des premiers siècles, il montre que le droit primitif romain est pour l'essentiel autonome et qu'il constitue un système juridique à part. ©Electre 2016

Beaucoup de gens portent en eux une vague croyance selon laquelle, après la mort, l'âme s'envole pour monter auprès de Dieu. Cette croyance héritée de la culture grecque et relayée pendant longtemps dans l'enseignement de l'Eglise catholique n'est absolument pas biblique. Dans une série de conférences retranscrites et publiées ici pour la première fois, Jacques Ellul revisite les textes bibliques principaux relatifs à la mort et au devenir des personnes décédées. Il nous fait redécouvrir la radicalité de la mort selon la Bible : corps et âme, tout meurt ! Il souligne l'originalité de l'espérance chrétienne qui attend de la seule grâce de Dieu la résurrection de la personne toute entière, y compris dans sa dimension corporelle. Jacques Ellul défend aussi avec conviction - et toujours en s'appuyant sur la Bible - l'idée d'une universalité du salut offert par Dieu en Jésus-Christ. Préface de Claude Baty, ancien président de la Fédération protestante de France.

Examen des fondements idéologiques de la condition des dhimmî, indigènes chrétiens ou juifs vivant dans les pays gouvernés par la loi islamique, et analyse du dogme et des stratégies du jihad, ainsi que de la législation qui détermina l'histoire de ces peuples dhimmî. Réflexion sur le conflit d'interprétation du jihad : guerre de conquête ou chance des non-musulmans d'entrer dans l'Islam ?

Une réflexion sur les origines du prolétariat, en postulant qu'il n'est pas le produit du seul capitalisme, mais aussi de la société industrielle elle-même. Les révolutions russe, chinoise et du tiers monde ont échoué parce qu'elles ont cédé à la fatalité industrielle et technicienne du capitalisme. Publié en 1982, cet essai faisait suite à Autopsie de la révolution. Electre 2015

Dans ce texte initialement paru en 1950, le philosophe et théologien offre une réflexion sur l'argent en tant qu'objet, montrant qu'il est pris dans un système devenu technicien qui répond à l'impératif d'une quête d'efficacité. Plus l'homme cherche à contrôler le cours des choses plus il se retrouve assujetti aux instruments qu'il a lui-même mis en place. Avec une postface écrite en 1979.

Le présent ouvrage vient combler une lacune dans l'abondante bibliographie d'Ellul : une réflexion profane et critique sur la discipline qu'il a enseignée toute sa vie, le droit. Sceptique à l'égard des théories contradictoires du droit naturel, Ellul nous offre avec ce cours la quintessence d'une analyse qui s'appuie sur la normativité du droit, mais aussi sur son artificialité tant le droit est un élément essentiel de la culture d'une société. Le travail du juriste consiste à rendre le droit compréhensible et acceptable par le citoyen. Le droit devient alors un outil privilégié de médiation et de symbolisation de l'homme dans ses rapports avec le monde, avec la société : il est "le point exact d'assimilation et de différenciation". C'est le droit qui donne ses caractères à une civilisation. Après "La Pensée marxiste" (2003), "Les Successeurs de Marx" (2007) et "Les Classes sociales" (2013), "Philosophie du droit" vient enrichir la liste des cours inédits de Jacques Ellul. Notes de cours mises en forme et textes réunis par Michel Hourcade et Jean-Pierre Jézéquel, anciens élèves d'Ellul à l'IEP de Bordeaux.

Un réquisitoire contre les mirages et les mensonges d'une société technicienne qui signe le triomphe des images sur la parole.

Le christianisme est couramment assimilé au conservatisme social et politique et les Eglises ont toutes collaboré avec les pouvoirs en place depuis l'édit de Constantin jusqu'au clergé orthodoxe sous Staline. Le sociologue montre, textes bibliques à l'appui, qu'envisagé dans son rapport à la politique, le christianisme dispose pourtant à l'insoumission et à la dissidence. ©Electre 2018

Suite à la récente polémique née aux Etats-Unis, qui laisse croire que J.-L. Godard serait antisémite, cet essai conteste cette allégation en affirmant que la notion d'extermination demeure obsessionnelle dans son art comme dans son existence.