La "postification" a encore frappé et, au vu de ses dégâts antérieurs, il y a lieu d'accueillir son nouveau produit à succès avec précaution. De "post-modernité" en "post-démocratie", en passant par la "post-politique", on ne peut pas dire que cette méthode de construction conceptuelle à bon marché ait contribué à l'éclaircissement des esprits sur la nouveauté de notre situation historique....

L'événement n'est pas petit, il est tellement énorme, même, qu'il suscite l'incrédulité, sur le thème "pareille chose ne peut pas arriver". Et pourtant si : nous sommes en train d'assister à la fin de la domination masculine. Entendons-nous : elle est morte dans son principe, tout en laissant dans son sillage un cortège de séquelles qui peuvent cacher la profondeur de la rupture, voire permettre d'en nier l'existence. Elle est là, cependant, et il faut tâcher d'en prendre la mesure.

La religion a fait un retour en force dans l’actualité, à la fois sur le plan géopolitique, par sa puissance de mobilisation, et, sur le plan philosophique, par sa capacité de questionner la modernité. Autant d’interpellations dont la conscience contemporaine peine à prendre la mesure, rattrapée qu’elle est par un passé qu’elle croyait dépassé. C’est le premier des aveuglements qu’évoque Jean-François Colosimo dans son livre-somme (Ed.

Dans son dernier ouvrage, l'écrivain Driss Ghali bat en brèche les idées reçues sur la colonisation, en rompant avec la bonne conscience repentante des uns et la mauvaise foi accusatrice des autres.