Ce périple à travers l'Estonie compose un voyage à la fois intérieur et géographique. Il mêle des notations sensorielles à propos de villes comme Tallinn et Tartu, des rencontres avec des écrivains et musiciens locaux ainsi qu'une méditation esthétique et politique.

L'écrivain s'insurge contre le discours journalistique tenu en Occident, selon lui consensuel, mou et édulcoré, relatif aux événements de Syrie.

En 1997, au Liban, en un mois d'avril neigeux, je suis descendu chez les morts, par les tombeaux de Byblos, par la source sacrée d'Afqa, et par le fleuve Litani, que les travaux de mon père avaient détourné à travers la montagne du Sud, vers Jezzine, où je n'ai retrouvé que le spectre de l'enfant que j'ai été et le bruit ténébreux du temps.

La collection «des villes» est le lieu de rencontre privilégié entre des écrivains de notre temps et les villes qui les fascinèrent. Villes de France ou villes du monde, grandes ou petites, illustres ou secrètes, elles sont la rêverie d'un peintre devant son modèle, l'empreinte laissée par telle ville dans telle âme. Car on peut se pencher sur une ville comme on se penche sur un être aimé.

Ayant reçu pour mission de mettre en ordre les archives léguées par Maurice Blanchot, R. Millet, en évoluant dans le décor de la vie quotidienne du défunt, a soudain l'impression que le mort se réincarne et que le mythe redevient un homme. De cette révélation est né cet ouvrage où il s'interroge sur la signification réelle du retrait et du secret, sur le refus de paraître en public, etc.

A partir d'un fait historique, la disparition progressive du français au profit de l'anglo-américain dans le pays de son enfance, où fonctionnait un bilinguisme arabe-français considéré par l'auteur comme langue du bonheur, R. Millet s'interroge plus largement sur la dimension mortifère de la langue américaine et la sous-culture universelle qu'elle impose.

Toute expérience intérieure suppose son redoublement sous forme de chemin, d'ascension, de dépouillement. Richard Millet s'interroge sur l'ambivalence de la marche et de la rupture comme exercice spirituel et politique.

Trois nouvelles crépusculaires sur l'abandon au destin et à la force du temps. Un cordonnier séducteur vieillissant vit sa dernière aventure, un forestier met le feu à sa cabane de bois, le retour apocalyptique des frères Cavalier, attachés à la même monture, l'un vivant, l'autre mort, à la fin de la Grande Guerre.

Une critique de la fiction contemporaine où l'intrigue l'emporte sur l'expérience intérieure (U. Eco en serait l'un des grands responsables), et constat plus général de la dégradation de la littérature, suivis d'un bref "éloge" qui porte sur la dérive de A. Breivik dont le comportement témoignerait, selon cet auteur, du désespoir européen devant la perte de l'identité nationale et culturelle.

Un écrivain reconnu et misanthrope se rend à Siom, en Limousin, pour rencontrer une jeune Libanaise qui fait une thèse sur la place de la femme dans son oeuvre. Ils entament ensemble des conversations nocturnes sur le rôle des femmes dans sa vie, l'amour, le sexe, la littérature, la France, la mort de l'Europe, le Liban ou la Suède où il faillit remporter le prix Nobel de littérature. (Electre)

Evocation de Siom, village imaginaire et miroir littéraire de Viam, en Corrèze, lieu natal de l'auteur, où les voix de son enfance, qui se constituent comme un choeur antique, hantent ce long poème en prose qui appréhende la vie, le temps et la mort. ©Electre 2018

Dans ce récit initialement publié en 1862, l'historien revient sur la figure de la sorcière dont il dresse un portrait à la fois lyrique et réaliste, se livrant ensuite à une lecture plus psychologique. ©Electre 2021

Nous sommes entrés dans l'ère postlittéraire. Un spectre hante la littérature : le roman, devenu à ce point hégémonique que toute la littérature semble s'y réduire. Le roman tue le roman : le roman international, insipide, sans style, immédiatement traduisible en anglais, ou traduit de l'anglais, l'unique objet d'une littérature sans autre histoire que le jeu de ses simulacres, de ses plagiats, de sa fausse monnaie. Il n'est donc pas question ici du cliché sur la décadence de la littérature française ni de la fin du genre romanesque. mais plutôt de ce qui est né avec Homère et qui relève de ce que. nous autres écrivains, nous continuons d'appeler la littérature. R.M.

Avec ce texte, Richard Millet se dresse contre la médiocrité de la création littéraire et critique la confusion de l'art et du divertissement

Récit en forme d'autoportrait dans lequel se confrontent tous les lieux et thèmes qui cheminent à travers l'oeuvre de l'auteur : le Liban, la Corrèze, les paysages arides, l'excès, la foi, la langue, l'amour, la solitude, la disparition. Vrai-faux récit de voyage à Beyrouth, durant les derniers jours de la guerre entre le Hezbollah et Israël.

Dans le premier essai, l'auteur prend l'exemple de Paris afin d'affirmer l'effondrement de la civilisation française et la négation de l'humanité face au multiculturalisme. Le second texte, plus court, montre les aspects bénéfiques de la pandémie de Covid-19. ©Electre 2021

R. Millet évoque ses sensations et ses émotions d'instrumentiste et de mélomane.

Pascal, écrivain d'une cinquantaine d'années, confie à sa jeune amante Marina, d'origine limousine comme lui, les secrets d'un monde passé qu'elle n'a pas connu. Il conte l'histoire de sa famille, les Bugeaud, commerçants des villages, à travers différents portraits de femmes détentrices de savoirs anciens. Il dévoile ensuite son enfance solitaire et dénonce l'asservicement lié au monde moderne. (Livres Hebdo)