? la suite de ses aîné et cadet Philippe Boesmans et Benoît Mernier, Bernard Foccroulle témoigne de son amour pour la poésie allemande au travers d'un cycle né des mots du plus musical des poètes, Rainer Maria Rilke. Composé entre 2005 et 2012, celui-ci regroupe deux versions - l'une orchestrale, l'autre de chambre - d'un Liederkreis à la Schumann, Am Rande der Nacht, ainsi que des paraphrases instrumentales inspirées de certains vers des poèmes chantés (Wie ein Wort das noch im Schweigen reift... pour violoncelle, et Ich soll silbern erzittern pour flûte alto). Melanie Diener et l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège, dirigé par Jean Deroyer, interprètent avec brio - et sans filet, puisqu'il s'agit d'un enregistrement live - la traduction orchestrale du cycle de chambre, commandée par l'orchestre à l'occasion de son cinquantième anniversaire. Le lyrisme de Rilke et la sensualité de la mus ique de Foccroulle sont portés dans Wer du auch seist par une Sophie Karthäuser éblouissante, qui nous prouve ici qu'elle est plus qu'une Mozartienne : une véritable musicienne. Un voyage sublime où la poésie et la beauté, tant des notes que des mots, s'incarnent pour mieux terrasser les Ténèbres.

Cet album est le second de la série enregistrée par l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège et Jean-Jacques Kantorow pour commémorer le centenaire de la disparition de Camille Saint-Saëns. Dans le premier volume les interprètes nous ont offert "les sonorités éblouissantes" (theclassicreview.com) de la Première et la Deuxième Symphonies ainsi que la Symphonie en la majeur. Le temps est maintenant venu pour le sommet de Saint-Saëns dans le genre symphonique - la Symphonie nÊ3 en ut mineur, connue comme la Symphonie "avec orgue". La partie de l'orgue est centrale - particulièrement dans le grandiose Final - et est ici interprétée par l'organiste de renom Thierry Escaich sur le grand orgue de la Salle du Philharmonique de Liège.

Héritier de ce que l'on considère à juste titre comme une "école belge du violon" dont l'essor remonte au début du XIXe siècle, Eugène Ysae fut un virtuose admiré de tous ses contemporains. Aujourd'hui, c'est une facette moins connue de son immense activité, celle de compositeur, que l'on redécouvre. Il aborda de très nombreux genres ; ce sont ici ses compositions concertantes, dont les deux mouvements de concerto pour violon sont enregistrés pour la première fois, et sa musique de chambre qui sont mises à l'honneur. Défenseur de la musique de son temps, Ysae fut aussi le créateur, le dédicataire, voire le commanditaire de très nombreuses compositions, dont les plus célèbres sont réunies ici. Ce passionnant coffret produit par la Chapelle Musicale Reine Elisabeth illustre bien l'activité de cette importante institution musicale ; il réunit les maîtres et les jeunes solistes qui y ont reçu leur formation, avec la contribution de deux orchestres belges de réputation internationale.

Cet enregistrement réunit la violoniste Amanda Favier et l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège sous la direction d'Adrien Perruchon dans un album de musique du XXe siècle associant Igor Stravinsky et John Corigliano. Le concerto The red violin, partition éponyme du film de François Girard et quasiment inédit au disque, s'est rapidement imposé comme l'écho à celui de Stravinsky. Deux oeuvres puissantes qui requiert une incroyable virtuosité de la part du soliste comme de l'orchestre.

? la fin des années 1850, malgré son jeune âge, Saint-Saëns était déjà bien établi : en plus de son activité de pianiste virtuose, il a été nommé organiste de La Madeleine à Paris. Il composa rapidement sa Symphonie nÊ2 en la mineur : de juillet à septembre 1859. L'orchestration est transparente, et le premier mouvement comporte exceptionnellement une fugue à trois voix. Concise et constamment inventive, l'oeuvre s'éloigne des modèles viennois que Saint-Saëns admirait tant, avec un final qui rappelle la tarentelle de la Symphonie italienne de Mendelssohn. Le présent disque est le premier des deux consacrés aux symphonies de Saint-Saëns et enregistrés par l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège et Jean-Jacques Kantorow pour commémorer le centenaire de la mort du compositeur.

Après un premier opus consacré à Rachmaninov, Chostakovitch et Denisov en duo avec le pianiste Jonas Vitaud, Victor Julien-Laferrière présente aujourd'hui deux concertos pour violoncelle d'Antonín Dvorak (Op.104) et Bohuslav Martinu (nÊ1, H.196), accompagné par l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège sous la direction de Gergely Madaras. Les deux compositeurs, nés en Bohême en 1841 et 1890, ont en commun un très fort attachement à la musique de leur pays d'origine ainsi qu'une expérience américaine marquante - même si le motif du voyage diffère : Dvorak est directeur du conservatoire de New York de 1892 à 1895 (c'est à ce moment-là qu'il compose sa Symphonie du Nouveau Monde ainsi que son concerto pour violoncelle) tandis que Martinu émigre aux Etats- Unis lors de la Seconde Guerre mondiale et y restera jusqu'en 1953, y composant avec succès des dizaines de pièces. A travers cet enregistrement, Victor Julien-Laferrière réunit deux éminences de l'Ècole musicale tchèque autour de son instrument.

Dans la collection sur les oeuvres orchestrales d'Ottorino Respighi, John Neschling et l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège ont transporté les auditeurs vers des destinations aussi diverses que le Brésil (Impressione brasiliane) et la Jérusalem du roi Solomon (Belkis, Regina di Saba). Le présent disque rassemble trois oeuvres connues de Respighi, en plus de l'éternel Trilogie romaine. Composée pour un petit orchestre, le Trittico Botticelliano a toute la fraîcheur des fameuses peintures des maîtres de la Renaissance : La Primavera, L'adorazione dei Lagi, La nascita di Venere. Sous-titré "poème lyrique", Il tramonto était à l'origine composé pour voix et quatuor à cordes mais, comme c'est le cas ici, il est souvent joué avec un nombre plus important d'instruments à cordes. Ce disque se conclut sur les quatre Vetrate di Chiesa, trois d'entre eux étant originellement des préludes pour piano basés sur des thèmes grégoriens.

La musique symphonique occupe une place importante dans l'ouvre de César Franck et ce durant toute sa carrière. Le poème symphonique, genre nouveau du romantisme y occupe une place importante et novatrice. En tant que pianiste virtuose, Franck avait aussi pensé à se faire entendre dans des ouvres concertantes, depuis les quelques cycles de variations brillantes et un concerto de jeunesse jusqu'aux célèbres Variations symphoniques de 1885. La Symphonie en ré de 1887, occupe une place fondamentale dans le renouveau du genre entre la Troisième symphonie de Saint-Saens (1886) et celle de Chausson (1899). L'Orchestre Philharmonique Royal de Liège propose ici la première véritable intégrale de ce répertoire symphonique et concertant, réunissant des enregistrements des dernières années et quelques nouvelles productions. Dans le cadre du bicentenaire César Franck 1822-2022 de l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège.