Pour bien des mélomanes, le compositeur garde encore une image difficile. Ce jeune wagnérien fin de siècle, en s'imprégnant de Bach, de Mozart, de Beethoven et de Brahms est pourtant arrivé, au terme d'une carrière hélas très écourtée, à une belle synthèse personnelle qu'il est aisé, pour peu que l'on soit un peu curieux, d'admirer dans la floraison abondante de ses dernières oeuvres. Encore faut-il que des musiciens d'élite s'y attaquent. C'est le cas d'Oxalys, qui nous ouvre ici aux beautés de deux pages essentielles écrites en 1915.

Reger est considéré comme le dernier organiste romantique. Il demeure surtout célèbre par ses pages écrites pour son instrument et sa musique religieuse. Ecrit en 1915, son Requiem op. 144b est l'une de ses dernières compositions. Maintes fois il s'y est attelé sans pouvoir y réussir. Ce n'est qu'un an avant sa mort qu'il se jette à corps perdu dans sa composition pour l'immortalité. Il est aussi connu sous le nom Hebbel Requiem. Les paroles sont tirées du poème Requiem de Friedrich Hebbel. Der einsiedler est une oeuvre pour baryton et choeur publiée un an après la mort de Reger souvent mis en miroir avec le Requiem. En complément de programme, deux compositions post-romantiques, contemporaines de celles de Reger : les Rückert-Lieder de Mahler et le Psaume 23 de Zemlinsky. (Electre)

Les trois premiers cd sont consacrés à la mélodie romantique allemande, le quatrième au répertoire de mélodies autres qu''allemandes et au répertoire baroque. Le cinquième disque voit l''artiste se déployer dans le grand répertoire italien et allemand, de Mozart à Strauss et de Bellini à Verdi. (Electre)

C'est toute l'histoire des enregistrements de Barbara Hendricks qui se retrouve à travers ces deux heures et demie de musique. On écoutera bien entendu la chanteuse d'opéra dans des extraits de Mozart (La Flûte Enchantée, Idomeneo), la superbe Mimi de la Bohème, des airs de Donizetti et Verdi. L'opéra français n'est pas oublié grâce à Massenet et Charpentier, tout comme le baroque avec Jules César de Haendel et la Mort de Didon de Purcell. La mélodie est également bien représentée : Schubert (dont le célèbre Ave Maria), Schumann, Poulenc, Granados mais aussi des spirituals et du jazz de Billie Holiday. Enfin, ce voyage se termine par un inédit exceptionnel, le finale de la 9ème Symphonie de Beethoven, enregistré au Japon en 1977, lors du tout premier concert de Barbara Hendricks sous la direction de Herbert von Karajan ; une oeuvre symbole de paix et d'unité, dont Barbara Hendricks est une ambassadrice infatigable. Un portrait coloré et fidèle du talent d'une des voix les plus aimée des français.