La Chine d’aujourd’hui couvre une surface deux fois plus grande que l’Union européenne et abrite trois fois la population de cette dernière. Densément peuplé, ce pays est donc, surtout dans son tiers oriental, un immense chantier de villes en expansion. La tension entre l’importance des découvertes archéologiques pour le tourisme et pour ancrer le discours officiel d’une Chine plurimillénaire d’une part, et le développement économique au sein d’une immense diversité géographique et culturelle d’autre part, fait de l’archéologie une discipline-clé au sein de ce pays.

Au cours de ces dernières années, l’explosion du nombre de fouilles préventives et programmées en Chine a permis de mettre au jour de très nombreuses tombes à hypogées. Ces découvertes récentes changent radicalement les connaissances sur le monde funéraire ; mise en images du monde réel, ces tombes souterraines apportent aussi un précieux témoignage sur l’architecture chinoise.

Zheng Zhenxiang nous a quittés le 14 mars 2024. Si les hommages se sont succédé au sein de la communauté archéologique chinoise, sa disparition est passée presque inaperçue en Europe. L’événement nous donne l’occasion de revenir sur le parcours de cette grande scientifique, figure emblématique de la discipline, sur ses découvertes et sur la place particulière qu’elle a occupée dans les recherches sur l’Âge du bronze en Chine.