Fasciné par le peuple tahitien, Gauguin a fait de fréquents voyages en Polynésie dont il s'est inspiré pour réaliser des aquarelles, des bois gravés et des monotypes. Il évoque ici ses réflexions sur la peinture et la culture tahitienne. ©Electre 2017

Textes et documents inédits : Les Fantômales, Marco Millioni (théâtre), Quatre lettres sur l'archéologie, Orchestiques des tombeaux chinois, Odes futures (poèmes), Dossier Peintures. Extraits des correspondances avec Remy de Gourmont, Paul Claudel, Claude Farrère, Jeanne Perdriel-Vaissière, Jules de Gaultier.

Poète et aventurier, deux aspects contradictoires de Rimbaud que Segalen est le premier en 1905, à envisager comme fondamentalement liés.

Segalen, médecin de la Marine, ausculte le monde comme un grand corps. Faire de ce monde une part de soi, tel est pour lui l'enjeu de la littérature. Plus que d'autres, il a le don de percevoir la multiplicité du visible, l'instabilité des choses, la variété du sensible. L'exotisme est son affaire, mais pour en aborder les thèmes il a soin, précaution rare en son temps, de se débarrasser du poncif « palmier – chameau – casque colonial ». Son appétence pour le divers n'est pas d'ordre ethnographique. Ce qu'il vise, c'est « une Esthétique du Divers ». À sa mort à quarante et un ans, en 1919, trois livres seulement avaient paru : Les Immémoriaux, Stèles et Peintures. Des milliers de feuillets manuscrits attendent éditeurs et lecteurs. Les efforts d'Annie Joly-Segalen font peu à peu sortir de l'ombre cet édifice virtuel, « poésie encore ignorée et au sein de laquelle vit un mystère » (Pierre Jean Jouve, 1955). C'est sans doute cette lente maturation qui a fait de l'œuvre de Segalen notre contemporaine inattendue. La nature des manuscrits, lieu d'un dialogue de l'auteur avec soi-même, interroge la notion même d'œuvre et rend illusoire toute idée d'exhaustivité. Les genres, fiction, poésie, journal, essai, sont soit combinés, comme dans Le Fils du Ciel, projet d'art total, soit déjoués : « J'étouffe dans le Roman ! » En respectant comme jamais la présentation des documents autographes (images comprises), la présente édition ne renouvelle pas seulement la lecture du Fils du Ciel ou de l'Essai sur l'exotisme ; elle rend aux textes leur mouvement propre, celui d'une marche vers l'idée grandiose, et chimérique, que l'auteur se faisait de l'œuvre à laquelle il les destinait.

L'écrivain défend les droits de l'imaginaire et étudie son conflit avec le réel. Ces cinq textes abordent des sujets divers tels que le dernier décor de Gauguin, la forme du roman ou encore le nouveau contenu de l'essai. ©Electre 2021

Segalen, médecin de la Marine, ausculte le monde comme un grand corps. Faire de ce monde une part de soi, tel est pour lui l'enjeu de la littérature. Plus que d'autres, il a le don de percevoir la multiplicité du visible, l'instabilité des choses, la variété du sensible. L'exotisme est son affaire, mais pour en aborder les thèmes il a soin, précaution rare en son temps, de se débarrasser du poncif « palmier – chameau – casque colonial ». Son appétence pour le divers n'est pas d'ordre ethnographique. Ce qu'il vise, c'est « une Esthétique du Divers ». À sa mort à quarante et un ans, en 1919, trois livres seulement avaient paru : Les Immémoriaux, Stèles et Peintures. Des milliers de feuillets manuscrits attendent éditeurs et lecteurs. Les efforts d'Annie Joly-Segalen font peu à peu sortir de l'ombre cet édifice virtuel, « poésie encore ignorée et au sein de laquelle vit un mystère » (Pierre Jean Jouve, 1955). C'est sans doute cette lente maturation qui a fait de l'œuvre de Segalen notre contemporaine inattendue. La nature des manuscrits, lieu d'un dialogue de l'auteur avec soi-même, interroge la notion même d'œuvre et rend illusoire toute idée d'exhaustivité. Les genres, fiction, poésie, journal, essai, sont soit combinés, comme dans Le Fils du Ciel, projet d'art total, soit déjoués : « J'étouffe dans le Roman ! » En respectant comme jamais la présentation des documents autographes (images comprises), la présente édition ne renouvelle pas seulement la lecture du Fils du Ciel ou de l'Essai sur l'exotisme ; elle rend aux textes leur mouvement propre, celui d'une marche vers l'idée grandiose, et chimérique, que l'auteur se faisait de l'œuvre à laquelle il les destinait.

Description et commentaire de peintures chinoises inventées par l'auteur: peintures magiques ou fresques dynastiques, mais toujours "peintures parlées". Un appendice d'une dizaine de pages rassemble cinq peintures écartées par l'auteur de l'édition de 1916 et inédites jusqu'en 1981. Dans un texte préliminaire, l'auteur précise: "derrière les mots que je vais dire, il y eut parfois des objets; parfois des symboles; souvent des fantômes historiques". Postface, p. 135-139. -

Publié pour la première fois en 1929, ce récit est l'oeuvre la plus représentative de l'écrivain, médecin nomade né à Brest en 1878 et mort au Huelgoat en 1919. L'ouvrage qui évoque des images vivantes de la Chine jusqu'aux confins du Tibet, est un hymne au voyage, ainsi qu'une vibrante interrogation sur les rapports entre réel et imaginaire.

Correspondance largement éclairée et mise en perspective. Entre Segalen, poète, ethnologue, archéologue, voyageur, médecin, et celui qui, par ses récits de voyage en Chine, a suscité son éveil littéraire.