Pour son tout premier album chez Avie, le violoniste canadien a choisi un chef d'oeuvre de taille : les six Sonates pour violon seul d'Eugène Ysae. Stobbe s'empare des caractéristiques techniques du jeu d'Ysae avec aplomb, et propulse ces célèbres sonates au plus haut niveau.

Au fil du temps, le souvenir du virtuose génial que fut Eugène Ysae (Liège, 1858 -Bruxelles, 1931) a fini par supplanter dans la mémoire collective sa qualité de compositeur. Il convient cependant de rappeler qu'Eugène Ysae a créé, au travers de ses poèmes pour instruments à cordes, un genre foncièrement nouveau et original, se distinguant par une science de l'écriture et une richesse harmonique éloignées des mérites purement virtuoses de ses compositions du début. Aussi, ces poèmes valent-ils vraiment la peine d'être redécouverts. Le chef français Jean-Jacques Kantorow, très grand connaisseur d'Ysae, dirige ici l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège et les solistes dans des oeuvres pour violon et orchestre, pour violoncelle et orchestre, pour deux violons et orchestre et pour quatuor à cordes et orchestre.

Saténik Khourdoïan, Konzertmeister de l'Orchestre symphonique de la Monnaie et violoniste passionnée et passionnante, s'adjoint pour son premier enregistrement le talent du pianiste Alexander Gurning, déjà récompensé à de nombreuses reprises pour ses qualités de chambriste. Si Fauré et Saint-Saëns avaient trouvé en Ysae un interprète de génie doublé d'un allié d'exception pour la diffusion de leur musique, ce dernier fut aussi l'ami des deux premiers et compositeur lui-même. Ils partagèrent la scène, notamment à Paris, lors des concerts de la Société nationale, et à Bruxelles, dans les salons des XX ou de la Libre Esthétique. (Electre)