Entre 1770 et 1820 - période classique dominée par Mozart, Haydn et Beethoven - de nombreux musiciens, parmi lesquels Clementi, Cramer, Dussek, Steibelt, Woelfl et bien d'autres, ont assis leur réputation comme compositeurs et interprètes de concertos pour piano. La série d'Hyperion Concerto classique pour piano se tourne vers ces représentants peu connus d'un genre alors à ses balbutiements. Le premier volume est dédié à trois des dix-huit concertos pour piano du virtuose bohémien Jan Ladislav Dussek, issus de trois périodes distinctes de sa carrière. Dans l'ensemble, ces morceaux présentent un intérêt considérable, les premiers reflétant le modèle mozartien, les derniers révélant des caractéristiques stylistiques qui anticipent les développements futurs du genre. Ces pépites méconnues sont interprétées par l'inénarrable Howard Shelley, à la fois pianiste et chef du Ulster Orchestra.

Quel début magique que ces premières mesures du Concerto pour piano ! Une merveille pastorale, présentant quelques analogies (dans le ton, dans la douceur) avec le début du Troisième de Bartók ou du Concerto pour violon de Sibelius. Loin de nous l'idée d'insinuer que Tippett aurait copié qui que ce soit : il s'agit ici de l'atmosphère générale, car il n'a jamais copié personne ! Dommage, quand même, que ce compositeur soit resté quelque peu dans l'ombre de son génial compatriote et contemporain Britten ; la modestie du personnage, sans doute, ainsi que son ouvre relativement restreinte, n'y sont-ils pas pour rien. Considérez que toute sa musique pour piano tient sur ces deux CD... (Electre)

Après avoir reçu de nombreuses récompenses, Stephen Hough revient chez Hyperion avec un album autour du thème de la nuit. Ce programme soigneusement agencé jette une nouvelle lumière sur ces pages célèbres. Hough débute avec le troublant In der Nacht des Fantasiestücke de Schumann et poursuit avec la Sonate "Clair de lune" de Beethoven et les deux Nocturnes op.27 de Chopin. Le Carnaval de Schumann nous plonge dans l'un des territoires les plus vibrants de la littérature pour piano du dix-neuvième siècle. Chaque mouvement est saisissant de contrastes, avec des moments d'extase débridée, d'élégance calme et de subtilité insaisissable. La propre Sonate pour piano n°2 "notturno luminoso" de Stephen Hough est également offerte ici.

Il fut une éminente figure de la création musicale hongroise au début du 20ème siècle. Délaissant le répertoire symphonique, son art s'est surtout concentré sur la musique de chambre, pour un résultat plein de sens mélodique, de nostalgie et de sensualité lyrique. Les Sonates pour violon et piano restent influencées par le Romantisme allemand, mais les autres pièces de ce programme sont surtout marquées par les rythmes et les couleurs des danses populaires hongroises. Grâce à une sonorité somptueuse et à l'accompagnement plein de fougue d'Arnon Erez, le violoniste Hagai Shaham sert merveilleusement cette musique qu'il est grand temps de redécouvrir. (Electre)