Le comte René de Obaldia est vraiment un poète singulier et un être à part. Né en 1918 à Hong Kong d'un père panaméen et d'une mère française, élevé par une nourrice chinoise, prisonnier en Silésie pendant la guerre, cousin de Michèle Morgan, partenaire au cinéma de Louis Jouvet, commandeur de l'Ordre de Balboa, et marié à une belle Américaine, on dirait qu'il a toujours vécu dans un univers parallèle. Le pays du roi René est planté de chênes et de palétuviers, survolé par des geais gélatineux qui geignent dans les jasmins, peuplé de grands vizirs, de cosmonautes agricoles, de satyres bucoliques, de bagnards de Cayenne et de Zazie cybernétiques. On y parle l'obaldien. Jérôme Garcin

Après les

Un recueil de pensées, de citations et de proverbes engrangés tout au long de l'existence du poète et ainsi légués en héritage au lecteur, comme source de réflexions, de méditations et d'émotions. ©Electre 2017

Charlotte fait de la compote et Cunégonde se teint en blonde, Léon peint des potirons et la pendule fabrique des virgules : normal, c'est dimanche. Un autre jour (peut-être), une gamine sans nom téléphone à Madame Croche pour lui commander douze tonnes de petits pois, une salade, trois anchois et des crottes de pékinois, et aussi des salsifis, de la ciboulette et de la poudre d'escampette : "Et vous me mettrez par-dessus un gros ours en tutu enrobé de chocolat." C'est too much, direz-vous si vous parlez anglais, langue du bridge, langue au porridge : "En Chine, pour parler anglais, on vous coupe la langue et on vous la remet." Innocentines est le recueil de poèmes qui a fait d'Obaldia le plus célèbre poète français pour enfants contemporain avec Claude Roy, auteur, lui, des enfantasques. Ici, on vous propose un choix de seize pièces bien tapées, rythmées et grinçantes, qui plairont aux jeunes lecteurs et aux adultes qui ne sont pas encore esquintés côté coeur. (Le Ligueur / Daniel Fano)

Auteur dramatique (Du vent dans les branches de Sasafras) et romancier (Tamerlan des coeurs), René de Obaldia nous donne une merveilleuse récréation avec ses poèmes, moments de grâce où dansent les mots sans rides... Electre 2014