En 1975, au championnat mondial de boxe poids lourds à Kinshasa, au Zaïre, Mohammed Ali affronte George Foreman, le tenant du titre. Le combat, organisé par Don King et récupéré à des fins politiques par le président Mobutu, a lieu dans une ambiance survoltée au milieu de 68 000 spectateurs. Les armes de Foreman sont le silence, la sérénité et la ruse. Jamais encore il n'a été battu. Ses mains sont le seul instrument qu'il possède : «Il les tenait dans sa poche comme un chasseur laisse son fusil dans un étui de velours.» Ali a pour lui l'intimidation, la rapidité, une intelligence tactique hors du commun et un charisme exceptionnel : «Je suis le maître de la danse, un grand artiste.» Leur rencontre est celle de deux volontés de fer, deux ego monumentaux qui vont écrire l'une des plus belles pages de l'histoire de la boxe. Ce récit dense et magnétique couvre les semaines de préparation des deux champions assiégés par les médias du monde entier, jusqu'au combat lui-même. Norman Mailer y envahit le territoire d'Hemingway pour nous donner l'un des plus grands livres jamais écrits sur le sport.

Robi et Mordi se retrouvent sur le quai d'une gare quelque part en Europe après la Seconde Guerre mondiale. Ils vont ensemble à la soupe populaire. Tandis que Robi recherche sa famille, rêve d'amour et de fortune, Mordi, prostré chez lui, essaie de comprendre. L'affaire chocolat pourrait néanmoins leur apporter la gloire et la richesse.

Richard Pearson, un publiciste au chômage, cherche à démêler les circonstances étranges du meurtre de son père, mortellement blessé lors d'une rixe dans un grand centre commercial de Brooklands, une ville de la banlieue de Londres. Parti enquêter sur place, il se retrouve plongé dans la vie quotidienne de cette morne petite ville en bordure d'autoroute.

Un témoignage sur l'univers violent de la mafia sibérienne de Transnistrie. Construit comme un puzzle, le récit, largement autobiographique, retrace la vie quotidienne d'un jeune garçon dans une petite ville où ont été déportés les derniers représentants des communautés sibériennes, opposants au régime stalinien. Les Urkas, micro-sociétés hiérarchisées, fonctionnent à la manière d'une mafia.

Une bande d'ados sectaires, venus d'un mystérieux pays totalitaire, débarquent aux Etats-Unis pour un séjour linguistique. Sur fond d'échanges culturels, ils décryptent l'american way of lite pour mieux infiltrer le pays et mettre en oeuvre une action terroriste sans précédent, opération Dévastation. Comme toujours, Palahniuk souffle le chaud et le froid, titillant les nerfs du lecteur jusqu'à la limite du supportable : de l'angoisse au burlesque, il n'y a qu'un pas qu'il franchit à grand renfort d'humour déjanté. Servis par un langage aussi malmené pour l'occasion que nos idées reçues, les rapports d'opérateur numéro 67, alias Pygmy, sont un délice du genre : s'y dessine une Amérique inculte, fermée sur elle-même, indolente et goinfre jusqu'à l'épuisement. Par contraste, la conviction de ces jeunes fanatiques, le caractère implacable de la haine qui les anime saisit le lecteur d'effroi. Dans ce petit bijou d'indécence, Palahniuk poursuit le travail de dépeçage des fondements de la culture de masse américaine en mettant en scène ce grand cauchemar qui la tenaille, celui du terrorisme.

A. Huli, la narratrice, est une vieille renarde de plus de 2.000 ans temporairement incarnée en une prostituée moscovite de 15 ans. Dans les quartiers chics de la ville, elle hypnotise les hommes d'affaires et s'approprie leur force vitale grâce à un organe caché, une queue magique. Au fil de ses rencontres, elle observe et médite sur ses contemporains. Un portrait loufoque de la Russie moderne.

Ben et Olly sont voisins, ont dix ans et sont les meilleurs amis du monde. Ils passent leur temps à résoudre des problèmes existentiels, à démêler les intrigues de la cour de récré, à décrypter l'étrange monde des adultes. Mais leur vie bascule quand Carl emménage dans leur rue. Leur nouveau compagnon est cruel, injuste et son comportement déloyal fait basculer la vie de Ben et Olly.

Voyage dans un Bucarest tantôt réel, tantôt imaginaire. A la fin du XIXe siècle, la famille Badislav se fourvoie dans le cul-de-sac de l'embourgeoisement. Puis vient la fresque de la Roumanie des années 1950 et 1960, vue par les yeux d'un enfant. Le réel cède peu à peu la place à l'imaginaire, le rêve tourne au cauchemar. Ce livre est aussi une réflexion sur l'écriture et la lecture.

Témoignage du parcours de J. Kerouac et de la naissance du mouvement qu'il incarne : la Beat generation, à travers ses écrits, de la nouvelle au poème en passant par les ébauches de romans.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Josef Rubicek, modeste employé de banque praguois, sait que comme ses congénères juifs il va être privé de liberté et déporté vers l'est. Commence alors une attente infernale. L'étoile jaune cousue sur sa veste fait de lui un étranger dans sa propre ville. Peu à peu, il est contraint de rôder aux abords de Prague, de se calfeutrer dans une mansarde. ©Electre 2023

Juste avant la Première Guerre mondiale, Srinivasa Ramanujan, un comptable indien, adresse par courrier, au mathématicien anglais G.H. Hardy, des solutions à l'énigme mathématique de l'hypothèse de Riemann. Hardy réalise que ces propositions, loin d'être farfelues, révèlent le génie de ce comptable. De Madras, il le fait venir à Cambridge sans se douter des bouleversements que cela implique.

Le père de Mike, jeune aspirant journaliste, lui a décroché un stage de rêve dans un grand quotidien de Hongkong dirigé par un vieil ami. Mike s'y ennuie jusqu'à ce qu'Analect, le rédacteur en chef, lui propose d'accompagner un reporter à Bangkok pour enquêter sur un trafic d'ecstasy. Commence alors pour Mike une odyssée étrange dans un Bangkok nocturne et chaotique.

On est en Iran, printemps 2004. Atefeh, jeune adolescente, mène une vie mélancolique sur les bords de la mer Caspienne, dans un petit village humide balayé par les vents. Sans sa mère, morte, ni son père, disparu, elle grandit auprès d'un grand-père très âgé qui illumine sa vie de ses contes de jeune matelot du temps de la grandeur de l'Iran. Sur le dos de la fillette, on distingue un étrange trèfle bleu, né d'une goutte d'encre autrefois versée sur une égratignure. Dans ce microcosme, deux veuves de guerre pleines de sollicitude surveillent avec inquiétude sa féminité naissante : elles commencent par lui bander les seins puis lui rasent la tête. Il flotte une sourde angoisse. Une course contre la montre s'engage entre la puberté de la gamine et les obsessions sexuelles d'un mollah et de miliciens bassidjis. Restituant avec une magie délicate les rêves fragiles d'une adolescente fauchée par une glaçante folie intégriste, Firouz Nadji-Ghazvini met subtilement en scène le quotidien souvent sinistre et parfois comique de tout un peuple pris en otage par un système totalitaire.

Ecrit en 1943 alors que l'Allemagne nazie sévit en Europe, ce roman familial raconte le destin sur trois générations d'une famille juive. Le grand-père, David Karnovski, un Juif de Lituanie, part pour Berlin. Les Karnovski s'imprègnent, au fil du temps, de la culture allemande. Une réflexion sur la judaïté.

Fille de l'un des hommes les plus riches d'Haïti, Mireille Duval Jameson mène une vie confortable aux États-Unis. La jeune femme est avocate, intelligente, volontaire. Mais alors qu'elle est en vacances à Port-au-Prince avec son mari Michael et leur bébé Christophe, Mireille est kidnappée. Ses ravisseurs réclament un million de dollars à son père. La tradition du kidnapping lucratif est très répandue en Haïti. Mais le père refuse de payer la rançon, convaincu que toutes les femmes de sa famille seraient alors enlevées les unes après les autres. Mireille, affolée, comprend qu'elle a été abandonnée. Elle vit un cauchemar. Pour survivre, elle se souvient des jours heureux… Le ravisseur, dit Le Commandant, est d'une cruauté sans nom. Pendant treize jours, elle reste prisonnière, torturée, violée, humiliée… Au bout de treize jours, son père cède et accepte enfin de payer la rançon. Mireille est libérée. Le couple retourne aux États-Unis. Mais le traumatisme est énorme. Elle est incapable de pardonner à son père et de recréer une intimité avec son mari. Mireille et les siens vont pourtant réussir à reprendre pied et comprendre que la rédemption peut prendre les formes les plus inattendues.

Dans les années 1970, l'ermitage de Zafer est un hôtel géré par Don Gaetano, un prêtre érudit. Le narrateur, un peintre célèbre, y arrive par hasard et scrute la microsociété des notables qui y vivent. Bientôt, sous couvert d'exercices spirituels, d'étranges complots se trament et deux meurtres sont commis. Peu de temps avant l'arrivée de la police, Don Gaetano décède.

Silvia a quitté Rabat pour Rome après la mort de Giorgio, son mari, tombé par la fenêtre. Elle présente à sa fille, Maria, son nouveau compagnon, Antonio. La réaction ambiguë de l'adolescente lui rappelle un épisode oublié de leur passé, au Maroc. Premier roman.

Rebecca Hunt a créé le chien noir auquel faisait allusion Winston Churchill en parlant de sa dépression : Mr Chartwell. Ce dernier est grand, sent mauvais mais parle et se tient debout comme un homme. Il ronge la vie de W. Churchill depuis des années et s'installe désormais dans celle d'Esther, une jeune bibliothécaire veuve de Westminster. Premier roman.

Allemagne, 1945. Herr Doll, un écrivain d'âge mûr, est désigné maire par intérim par l'occupant soviétique, car c'est un intellectuel qui s'est toujours tenu à l'écart des nazis. Mais confrontés à la bassesse et à la mesquinerie des villageois, Herr Doll et sa femme quittent le village pour se retrouver dans un Berlin en ruine. Devenus morphinomanes, ils luttent pour se reconstruire. ©Electre 2020