Chantal Lapeyre-Desmaison et Pascal Quignard se sont rencontrés près de Bordeaux au cours de l'hiver 2000. En 1994, l'écrivain a démissionné de toutes les fonctions sociales qu'il exerçait. A travers cet entretien, il rassemble les images qui hantent sa vie, ses traités et ses romans.

Essai sur l'ensemble de l'oeuvre de P. Quignard commencée en 1969 et composée de traités, romans, essais et contes.

La narratrice s'interroge, en soignant sa mère, sur la mort, sur la vie qui continue à tisser ses tissus dans le corps de sa mère et dans son propre corps. A la fin, la mort gagnera, mais jusqu'à la fin on ne sait pas qui gagne. C'est au moment où tout est perdu, qu'elle pense trouver enfin la réponse à la mort, le chemin du bonheur dans la douleur.

Un enfant, contre l'interdiction que son père lui a faite, se met à lire des livres. Il ne fait que lire. Toute forme de vie humaine le quitte. Il quitte les hommes. Son visage prend la couleur de la mort.

Dans notre littérature les Dimanches ont pris leur place, émaillant de nombreux textes de leur impression sépia dans l'âme. Ces Lundis de Pierre Bergounioux prennent à leur tour une couleur d'âme qui nous renvoient aux passages de ces temps de vie où l'on a eu du mal à interpréter, et à s'extraire d'une quotidienneté qui ne se donne pas à lire aisément.

Je ne me rappelle plus exactement l'âge auquel j'atteins lorsque j'entre, sans le publier, en dissidence, six ans, trois, huit mois ? Une chose est sûre. Je cesse de tenir compte de ce qui se dit ou ne l'est pas et devrait l'être autour de moi pour conformer mes vues, mes jugements à ce qui me semble effectivement exister et que, pour une raison mystérieuse, on s'ingénie à ignorer. Ce restera jusqu'au bout une préoccupation de tous les instants que de concilier ce qui se passe et ce qu'on ne peut pas ne pas en penser. Ni les adultes ni moi n'avions l'esprit de travers. Ils étaient d'avant, plus ou moins, moi de maintenant.