Un roman de politique-fiction, conte philosophique, métaphore baroque, que Dombrovski commença en 1943 sur un lit d'hôpital, après quatre ans d'internement dans un camp sibérien. En 1948, le roman est qualifié de cosmopolite fasciste, et son auteur est renvoyé pour dix ans en Sibérie. Il le reprend et le termine à sa sortie, en 1958.

Le théoricien du cinéma s'applique à décrire les spécificités de la miniature persane, cet ornement d'une pureté et d'une luminosité rares très distinct des peintures chinoises et occidentales.

« À quoi cela sert-il, finalement d'être un écrivain, ou même un simple lecteur, un praticien ou un accompagnateur d'écriture ? » À cette question répondent, chez Pierre Michon, d'autres questions : « Qu'est-ce qui transforme une existence en une " vie " ? », ou encore : « Pourquoi se met-on à écrire, à peindre ? ». Guidé par ces interrogations, Jean-Pierre Richard chemise à travers des oeuvres qui, des Vies minuscules à Maîtres et serviteurs, de Rimbaud le fils à Vie de Joseph Roulin, sont toujours hantées par leur propre origine. Au fil de plusieurs études, chacune liée à un livre ou à un personnage de Michon, le critique trouve des indices sur ce qui fait le monde et ce que peut y faire l'artiste, ou simplement l'homme. La recherche est méticuleuse, elle explore la matière même des textes : les mots et les choses s'y entremêlent pour nous laisser apercevoir, au travers des personnages et de leur inscription dans un paysage, dans un style, ce qui déclenche chez l'écrivain lui-même la vocation de l'écriture.

Au seuil de la mort, un homme achève l'expérience extrême de l'abandon. Pour conjurer la peur, il parle, il raconte avec pudeur sa cruelle traversée.

Un récit borgesien où Attale, éphémère fantoche installé en 409 par Alaric lors de la prise de Rome, fait office d'empereur. Mais les deux grandes figures du livre sont Alaric lui-même, le Barbare, et le narrateur, Actius, qui deviendra bientôt capitaine général des armées d'Occident. (Electre)

De son vivant, Hofmannsthal fut d'abord connu pour ses poèmes, puis pour son théâtre. Il doit à ses poèmes une célébrité précoce, puisqu'ils ont été composé entre 17 et 25 ans, contribuant ainsi à la naissance de la poésie moderne de langue allemande.

Le narrateur effectue un séjour dans un monastère des Alpes-Maritimes. L'influence du lieu jointe à l'activité d'écriture provoque des réminiscences en chaîne : son initiation amoureuse, le souvenir d'une amie morte seule à Moscou ou encore les visites régulières du fantôme de sa mère. ©Electre 2018

L'oeuvre d'un poète majeur de la poésie lyrique persane, Hafez e Sirazi.

Cannibale est inspiré d'un fait divers : l'exhibition de Kanaks comme "cannibales authentiques" à l'Exposition coloniale de Paris en 1931, et l'échange avec le cirque de Francfort de certains membres du groupe contre des crocodiles. Dans Le retour d'Ataï, des dizaines d'années après son premier séjour forcé lors de l'Exposition, Gocéné revient pour retrouver les traces d'un ancêtre kanak.(Electre)

Biographie intérieure, moins soucieuse d'accumuler des faits, authentiques ou légendaires, que de reconstituer ce qui est appelé Vies dans Les illuminations. A partir d'une signature, Ce sans-coeur de Rimbaud, Pierre Brunel a essayé de mieux comprendre les débuts poétiques, les décisions du Voyant, la liaison avec Verlaine.

Ce livre est une théorie d'ensemble de la traduction. Par son point de vue et son ampleur, il n'a pas d'équivalent parmi les ouvrages qui traitent du traduire. Il propose une critique, c'est-à-dire une fondation, des principes qui relient l'acte de traduire à la littérature. Il commence par l'examen des idées reçues, et l'histoire de la traduction en Europe, continent culturel bâti sur des traductions. L'objet est de fonder la nécessité de tenir l'acte de traduire, et ses résultats, par le fonctionnement des oeuvres littéraires. D'où une critique de l'étude des traductions comme discipline autonome, qui revient à la remettre aux seules questions de sens, en méconnaissant que le langage fait autant et plus qu'il ne dit. La question de la poétique est comment. Seule une théorie d'ensemble du langage et de la littérature peut situer la spécificité du traduire. Car on ne traduit pas seulement des langues, mais des textes. Si on l'oublie, cet oubli se voit. La théorie et la pratique sont inséparables. Les textes traduits vont du sacré à la poésie, au roman, au théâtre et à la philosophie. Ils passent par l'hébreu biblique, le grec ancien, le chinois classique, l'italien, l'anglais, l'allemand et le russe. « Penseur, il dit ce qu'il fait ; praticien, il essaie de faire ce qu'il dit. Poète, traducteur, théoricien du langage, Henri Meschonnic n'a pas cessé depuis un quart de siècle de brocarder toutes les métaphysiques de l'indicible et de magnifier les bonnes raisons du faire. » (Libération, J.-B. Marongiu)

S'il fallait nommer l'objet moderne par excellence, l'objet du XXe siècle, lequel choisirait-on ? Réflexions sur l'objet d'art, ce qu'il est et ce qu'il donne à voir.

Un jeune paysan essaie d'accéder au pouvoir, au luxe et à la beauté des puissants en s'attachant au service du peintre Claude le Lorrain. Mais la peinture ne comble pas ses espérances et c'est au coeur des bois qu'il taillera son royaume. Electre 2014

Relisant l'éloge du tabac exposé dans le prologue de la pièce Dom Juan, le philosophe passe en revue les interprétations les plus convaincantes de cette tirade et, s'apercevant qu'aucune ne rend compte de la totalité de ses indications, il propose un autre principe d'explication, mettant en relief le mobile politique qui sous-tend le texte de Molière. ©Electre 2022

Recueil de deux essais consacrés au cinéaste iranien Abbas Kiarostami, dont l'oeuvre est marquée par une césure majeure. Ses premiers films adoptent une vision contemplative célébrant l'enfance et la vie villageoise. L'auteur examine les raisons de la rupture et analyse l'intranquillité voyageuse (de l'Iran au Japon en passant par l'Italie) de la seconde partie de la production du réalisateur. ©Electre 2021

Tout écrivain est un dresseur de mots. Les lettres, signes tangibles de ce dressage, noircissent les pages des livres qui envahissent les rayons des bibliothèques, obscurcissant l'espace mental. Les tueurs de lettres ont été de ces dresseurs. Ils ont formé un club, qui se réunit chaque samedi devant un public de lecteurs. ©Electre 2017

Jean-Claude Milner (né en 1941, Paris) est un linguiste, philosophe et essayiste français, d'origine juive de Lituanie et d'une mère alsacienne de tradition protestante. Après des études en khâgne au lycée Henri-IV, il entre à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm en 1960, où il suit l'enseignement de Louis Althusser. En compagnie de son jeune camarade Jacques-Alain Miller, il devient un familier de Jacques Lacan, dont le séminaire se tient, dans ces années-là, à l'ENS. Il est un temps secrétaire du Cercle d'épistémologie de l'École. À noter enfin l'importance pour la formation de Milner de l'enseignement de Roland Barthes et de la lecture de Roman Jakobson. Il a été directeur du Collège international de philosophie de 1998 à 2001. Il a fondé et dirigé la collection « Philia », aux Éditions Verdier, de 1999 à 2004.

Dans le Berlin des années 1930, un jeune homme se trouve arraché à sa vie bourgeoise et étudiante par la rencontre de Sybille, une chanteuse de cabaret. A travers ce récit paru en 1933 où s'exprime, à peine déguisée, l'homosexualité de l'auteur, c'est l'énigme du désir et celle de la féminité qui viennent fracturer l'univers du héros. ©Electre 2016

Fille d'un rabbin, arrêté en 1942 dans le cadre de la rafle du Vél'd'Hiv et déporté à Auschwitz, d'où il ne reviendra pas, la philosophe raconte son enfance à Paris sous l'Occupation. Suivi d'un ensemble de textes courts destinés à être réunis au sein d'un projet, inabouti. ©Electre 2024

Une histoire du cinéma depuis sa naissance, dans un monde déterminé par la science et la technique, jusqu'au risque du désenchantement d'un art livré au pouvoir. L'auteur offre une synthèse des questionnements théoriques et historiques sur le cinéma. ©Electre 2015

« Voilà longtemps que rien n'est venu s'opposer véritablement à l'ordre des choses. Même, presque tous ceux qui prétendaient mener une critique sociale ne se sont nullement rendu compte de l'anachronisme de leurs armes. C'est pourquoi il n'est peut-être pas tout à fait inutile de revenir à cet appel d'air, à travers lequel, cherchant à ce que le vent se lève, j'avais misé moins sur la poésie proprement dite que sur l'insurrection lyrique qui en est à l'origine et réussit parfois à embraser tout le paysage. Ce qui n'est pas sans danger. S'il est alors possible de voir s'illuminer des pans de réalité insoupçonnée, il n'est pas d'édifice théorique qui n'en soit implicitement menacé, chacun ne tenant dans cette lumière que par l'intensité de ce que ses fenêtres laissent voir ou non. Tel est aujourd'hui le risque à courir pour que le regard commence à porter au loin. » A. L. B.