Partenaire de Steve Coleman, Craig Taborn, Kris Davis ou Marc Ribot, Tyshawn Sorey allie une technicité sans faille à une grande maîtrise compositionnelle (il n'a pas été pour rien l'élève d'Anthony Braxton et de George Lewis). Le batteur est d'ailleurs l'un des rares musiciens à suivre de front une carrière de compositeur et d'interprète (cf ses nombreux albums pour Tzadik, Clean Feed, Wide Hive, Ayler, Intakt, etc). The inner spectrum of variables rend compte d'une diversité d'influences : de Butch Morris à Harold Budd, du klezmer au jazz modal éthiopien en passant par la musique contemporaine. Et réussit à estomper les lignes entre composition et improvisation en une suite en six mouvements de près de deux heures répartie sur deux disques. (Electre)

Tout droit venu de la dynamique scène rock belge, le groupe sort son premier album, imprimant avec élégance son empreinte dans le paysage du rock alternatif. Composé de chansons à la précision méticuleuse mais enchanteresse, tantôt rythmées et enjouées, tantôt calmes et rassérénantes. C'est un disque qui impressionne d'emblée par sa maîtrise et sa classe.

Pour célébrer le 15e anniversaire de The Hawk Is Howling de Mogwai, [PIAS] Recordings Catalogue sortira un tout nouveau remastering de lalbum en vinyle blanc coloré (2LP) le 22 septembre, quinze ans jour pour jour après la sortie de lalbum original. Lalbum a été remasterisé par Frank Arkwright aux studios Abbey Road. En plus de cette sortie spéciale de The Hawk Is Howling, [PIAS] Recordings Catalogue rééditera à la même date des versions limitées en vinyle coloré de Rock Action, Happy Songs For Happy People et Mr. Beast.

C'est à la faveur d'une embauche de Thad Jones et Mel Lewis, orchestre qu'il allait servir de 1978 à 1980, que Coleman déménagea de Chicago à New York. Un concert avec la chanteuse Abbey Lincoln lui permit de jouer au Village Vanguard de New York en 1984. Il n'y revint qu'en 2015, et s'y produit avec une fréquence régulière depuis. Le premier album live en quinze ans des Five Elements, se découpe en deux sets enregistrés en mai 2017 au club rendu fameux par les passages de John Coltrane, Sonny Rollins ou Bill Evans. Contrairement aux disques les plus récents de l'altiste (Morphogenesis et Synovial joints), de teneur plutôt orchestrale, le quintette improvise ici à corps perdu, ne lésinant pas sur les questions-réponses donnant à l'auditeur l'illusion d'une écriture hautement sophistiquée. Le groove syncopé et le contrepoint spontané des Five Elements bénéficièrent en sus des ondes bienfaitrices du club de jazz le plus emblématique de la Grosse Pomme !

Suite logique de Synovial joints, Morphogenesis invite plusieurs interprètes du domaine contemporain. Chant, violon, clarinette, piano et percussions complètent avantageusement les timbres des Five Elements. L'absence d'un batteur aère la musique, lui conférant plus de transparence et de lisibilité, sans pour autant lui interdire le swing et le groove caractéristiques de tous les groupes de l'altiste. L'écriture s'inspire de mouvements, balancements ou séquences existant hors du champ strictement musical comme ici les coups droits, les crochets, les feintes, les sautillements et autre gestes propres au boxeur. (Electre)

Marqué dès son enfance par Ramon Valle, Emiliano Salvador et Gonzalo Rubalcaba, le fils du trovador cubain José Aquiles, prit le parti dès son arrivée à New York en 2008 de se mesurer aux plus grands : Steve Coleman, Ravi Coltrane, Henry Threadgill, Chris Potter ou Tomasz Stanko deviennent ses partenaires d'élection. David Virelles a choisi sur Igbo Alakorin (traduction en yoruba du "bosquet du chanteur") d'éclairer les grands musiciens, sous-estimés voire carrément inconnus de sa ville de naissance, Santiago à Cuba. Chucho Valdes vient justement de féliciter le pianiste de s'être fait l'ambassadeur de la tradition musicale cubaine de par le monde. (Electre)

Partenaire de Steve Coleman, Steve Lehman ou Vijay Iyer, le batteur allie une technicité sans faille à une grande maîtrise compositionnelle (il n'a pas été pour rien l'élève d'Anthony Braxton et de George Lewis). Après Alloy paru en 2014 (Choc Jazz Magazine), Verisimilitude, enregistré à la suite d'une série de concerts au Village Vanguard, rend à nouveau hommage au classique trio jazz piano-contrebasse-batterie (ceux de Paul Bley, Ahmad Jamal, Bill Evans, Andrew Hill ou Chick Corea entre autres). Les compositions se dévident en écheveau à la manière d'un songe, une impression renvoyant sans cesse à une autre plus enfouie dans notre inconscient tout en les lardant de crescendos intempestifs. (Electre)

Le chanteur belge soulève non seulement les insoumis mais aussi, et depuis plus de vingt années, les applaudissements. Homme de scène il se révèle encore plus dans ce disque, parce qu'il ose, pour la première fois, écrire en français alors que ça lui semblait impossible et offre une version de lui-même encore plus vaste. Il se livre, il nous parle de lui, de ses doutes, ses écueils mais aussi du monde qu'il habite.

Bram Vanparys, alias The Bony King of Nowhere, semble venu d'ailleurs... Il tutoie les étoiles, en créant un univers délicat, touchant, personnel, sincère et chaleureux. Maître d'un folk empli de spleen, il revient pour un troisième album solo, enregistré en pleine campagne ardennaise. Un album éponyme, composé de 9 titres dépouillés à la guitare acoustique qui mettent en exergue la voix du chanteur, influencé par Arthur Rimbaud dans son écriture.

Premier opus solo en cinq ans du guitariste des Five Elements de Steve Coleman, membre par ailleurs des groupes de Jonathan Finlayson ou Dan Weiss. Une des inspirations de l'album vient du livre de Lewis Hyde, Trickster makes this world, essai sur la ou les manières par lesquelles les trucs, les raccourcis ou la magie dérèglent le cours de la nature, contrecarrent les lois naturelles et agrandissent les champs du possible. Une autre s'inspire de l'art du pliage nippon, l'origami partant invariablement, même dans la perspective de composer des figures compliquées, d'une simple feuille de papier au format carré. De la même manière toutes les compositions obéissent ici à des métriques de douze ou seize mesures, en 4/4 ou 3/4, tandis que les "pliages" effectués donnent parfois l'illusion d'une incroyable complexité d'écriture. Façon pour Miles Okazaki d'encourager la prise de risques, nécessaire à l'émergence de nouvelles formes musicales. (Electre)

Un ensemble de quinze musiciens s'attèle à une composition complexe mais passionnante d'Henry Threadgill. Intégrant des improvisations collectives se fondant sur des séries d'intervalles prétextes au déclenchement de moult déclarations personnelles, la pièce Dirt... And more dirt se segmente, pour plus de lisibilité, en dix parties. A 74 ans, Threadgill ne montre aucune fatigue ni ne manifeste le besoin de s'arrêter. (Electre)

Ce septième album ne ressemble à aucun autre... et à tous à la fois ! Surement grâce à Yann Tiersen qui en a assuré la réalisation...