La fanfare entame sa parade musicale dans la ville. Dans cette inédite cacophonie, le chef restera-t-il maître de sa baguette ?

Léo est un garçon pas comme les autres. Il est fils unique et ça l'ennuie. Il voudrait trouver quelqu'un qui lui ressemble, un frère jumeau ou même un clone. Mais comment faire ? C'est Nora, sa copine, qui va l'aider. Elle l'emmène dans les caves de leur immeuble, là où vit un drôle de type : un marabout... Une sorte de sorcier... (Quatrième de couverture)

A force d'être interrogée sur son double travail d'auteur-illustrateur et de peintre, Elzbieta a eu envie d'approfondir ces réflexions et de livrer son expérience. Dans "L'Enfance de l'Art", un ouvrage remarquable, elle relate son itinéraire, présente ses personnages (sa vie) et réfléchit à cette contrée sans frontières, ce lieu de transformations et de métamorphoses où habitent l'enfant et l'artiste. L'essai, remarquablement illustré, est destiné aux adultes mais pas spécialement aux amateurs de livres pour enfants. Dans "L'Enfance de l'Art", elle rapporte avec franchise son itinéraire d'enfant : en quoi elle fut gâtée, en quoi elle le fut moins. Ces pages se lisent d'une traite. "L'Enfance de l'Art" est aussi, par la richesse de son iconographie, une formidable anthologie d'imagerie populaire : photos jaunies, extraits de presse, gravures de mode, images pieuses, réclames, chromo-lithos confèrent un charme fou aux pages et éclairent la genèse des prodigieuses images de la modeste Elzbieta. Luce Cauwe.

Atteindre la ligne d'horizon ou décrocher la lune ressort de la même utopie ; et quel enfant, espérant un jour repousser les limites du monde, n'a été tenté par cette chimère? Le caractère lointain et inaccessible du voyage stimule d'autant plus son imagination qu'il est invité à franchir une frontière, matérialisée par une ligne de séparation entre le ciel et la terre ; or qui dit ligne dans l'espace dit trait sur la page où le dessin se livre à un numéro de funambule au-dessous ou au-dessus, en-delà ou en-deçà, en équilibre, perché ou suspendu autour d'un axe qui au fil des pages maintient le cap. La description des opérations concrètes qui préparent à son franchissement, l'excitation dont s'accompagne cette étape, l'énumération des péripéties qui peuvent surgir durant l'aventure, servent ainsi de prétexte à un exercice de style autant verbal que graphique. L'intelligence consiste à savoir adopter un dessin dont le trait elliptique rappelle à la fois l'esthétique dépouillée d'Olivier Douzou et l'esprit malicieux des Shadoks? La palette des couleurs, en jouant sur les valeurs, sur les dégradés ou les oppositions, orchestre une petite fugue visuelle - avace variations - dont le rythme tantôt suit, tantôt précède le texte. Un texte qu'on lira, aux petits à haute voix en plein jour ou au vif de la nuit ; que les grands égrèneront, les lèvres collées contre une vitre mouillée et que les adultes réciteront dans le vent. Se promener sur la ligne d'horizon c'est baigner dans le bonheur ; voilà donc un livre qui, sous un petit air modeste, comble de bonheur le lecteur, quel que soit son âge. L'adaptation du sujet et du graphisme à l'agréable format. (Revue des livres pour enfants).

Rouge à lèvres, bonbons et timbres-poste, rien ne résiste aux instincts chapardeurs du crocodile affamé. A force de se remplir la panse de petits accessoires, voici notre glouton bien attrapé et transformé lui-même en ravissant sac à main. Un retournement de situation jubilatoire, à coups de papiers collés. Une histoire simple et bien ficelée dans un joli format carré. (Lire)

Kostia ne voudrait pas passer sa vie dans une file d'attente, avec un sac plastique à la main. Dans le café de la rue Gorki, avec ses copains Sacha, Andreï, Bouratino et Sveva, il rêve que le Coca-Cola coule à flots. La boisson du diable, comme on l'appelle ici, à Moscou où le temps semble s'être arrêté depuis si longtemps. A Tchernobyl, une centrale nucléaire vient d'exploser et tout a dû être enterré, l'eau, les arbres, la terre. En vacances chez sa grand-mère, près de la zone contaminée, Kostia rencontre Elena, une petite fille dont le père est parti éteindre l'incendie, la première nuit de la catastrophe... (4e de couverture)

Esquimau est destiné à tous les enfants qui avant de naître se trouvaient dans un lieu sûr en forme d'igloo. Juste avant la séparation d'une mère banquise qui les fait avancer vers un monde nouveau.

Cet album raconte essentiellement par les images, le texte en petit nègre ne servant qu'à cadrer l'action, comment un chien s'approprie pendant la journée la maison de ses maîtres absents. En totale liberté par rapport au Sois sage, sage, sage, sage comme une image prescrit lors du départ. Le clébard est plutôt d'avis que Moi seul dans la maison et la maison pour moi tout seul! Un sujet amusant qui s'épanouit dans des pages bénéficiant d'un splendide traitement graphique. Non seulement le chien a une bouille archi-sympa, mais la mise en pratique des idées qui traversent la cervelle canine est délicieuse. Thisou explore toutes les couleurs, multiplie les graphismes répétitifs, les images stéréoscopiques, détourne plaisamment les éléments du quotidien. Ses images bien remplies font encore davantage briller la blancheur du héros. Les meilleures choses ont toutefois une fin: le retour d'Amédée et de ses parents, suggéré par une image-devinette, signifie aussi le renvoi à la niche de l'explorateur à quatre pattes. Un abri subtilement baptisé Chez le chien, un chez-lui où il semble parfaitement béat. MAD Lucie Cauwe

Dur, dur, n'est-ce pas, de supporter le divorce de tes parents. Surtout quand tu vois dans la nouvelle femme de ton papa une sorcière, une mégère qui te menace de son gros oeil et qui rend malheureux père et fille. Alors tu te débats. Tu rêves de meurtres et de disparitions, tu fais caca partout et tu vomis dans le coffre à jouets du petit frère, tu tortures la chatte. Tu es malheureuse. Et tu le resteras. Jusqu'au jour où tu seras assez grande pour dire " Non " et crier " Plus jamais " quand ton père te demandera si tu reviens le voir. A lire, en espérant que tous les enfants dont les parents sont séparés ne vivent pas une douleur aussi violente

Un garçon bien élevé, tout le portrait de son père. Il dit toujours merci et se montre très poli en toute situation : avec les dames qui piquent, les distraits qui offrent trois fois le même cadeau, le dentiste arracheur de dents et la dame de la cantine qui l'encourage à terminer ses petits pois...Et pour se défouler, recracher tous ces mercis qui lui sont restés en travers de la gorge, il a constitué un petit musée où il entrepose des bustes plus ou moins grimaçants, créés avec divers objets et un peu de peinture. Ces statues font contrepoids aux dessins qui illustrent les situations de tous les mercis à dire de plus ou moins bon gré. Une idée originale, bien exploitée sur le plan graphique, pour se libérer des contraintes de l'enfant modèle ! 6 ans et plus. (Livres jeunes aujourd'hui)

Son père le lui a promis: ils vont passer un super réveillon tous les deux! Mais pas de chance: voilà qu'il doit travailler le jour de Noël. Alors, Benjamin va traîner dans le centre commercial, il achète un sandwich, écoute des musiciens, rencontre une fille très jolie... et mange les chocolats du père Noël. Mais cette année, le père Noël est étrange. Il regarde Benjamin avec insistance: on dirait qu'il le reconnaît. Pourtant, Benjamin n'a aucun père Noël parmi ses relations !

Malgré son aspect repoussant, Toni Mannaro, jeune loup de province, réussit à devenir le saxophoniste le plus en vue des clubs de jazz. Dans l'ambiance jazzy des années Cotton Club, cet album raconte une histoire sur la différence et l'excellence.

Oscar habite un delta et tout autour, il y a de l'eau. Au large, il y a aussi une île sur laquelle il rêve d'aller. En attendant, il musarde à l'aéroport, observant le va-et-vient des voyageurs. "Va voir là-bas si j'y suis !" lui lance un jour un douanier irascible. Oscar ne se fait pas prier : il embarque à bord du premier avion venu et part à la découverte de son île chérie. Pour bâtir ce joli récit, l'auteur s'est imposé une contrainte insolite : utiliser le plus grand nombre de mots extraits de l'alphabet aéronautique (alpha, bravo, charlie, delta, écho, fox-trot, etc.). Le résultat plein de poésie, est une merveilleuse promenade dans l'univers des voyageurs. Les illustrations, sous forme de vignettes délicates évoquant des paysages du monde entier, sont en parfaite adéquation avec le récit. A partir de 5 ans. (La classe maternelle)

La mer, "brave fille, romantique et naïve", a accepté de rentrer dans une bouteille pour les beaux yeux d'un capitaine à la retraite. Elle "se raconte. Le capitaine écoute". Parfois, le capitaine renverse la mer dans son salon et s'y baigne ou y pêche. Leur amour est parfait mais les habitants de la terre sont orphelins de la mer. Les baigneurs, les marins, les albatros... Tous réclament le retour de la mer. Alors le capitaine "rend la mer à la mer" et n'en garde qu'"une petite goutte de rien du tout" pour "se retrouver de temps en temps en tête à tête, la mer et lui". comptines.fr / Ariane Tapinos)

Chloé, dont le père est en prison, s'est enfuie du foyer de la DDASS où elle a été placée. Elle se réfugie dans le sous-sol d'un immeuble de banlieue. C'est là qu'elle est découverte par Yassin, Mokhot, Prosper et César, quatre ados au passé chaotique, recueillis par une dame au grand coeur, Mamadi. Les quatres garçons prennent la fillette en affection et tâchent, à leurs risques et périls, de la nourrir, mais aussi de la soustraire aux recherches de la police et à la curiosité des habitants de l'immeuble... dans une cité où il est bien difficile de garder un secret. (www.lerouergue.com)

Un artiste fait partager son expérience d'une fête qui, en Uruguay, pendant un temps, fait vivre le monde à l'envers. Elle s'accompagne du candombe, danse qui trouve son origine chez les esclaves africains et exprime maintenant l'unité culturelle et sociale de la société uruguayenne.