Le beatmaker français est de retour avec un album inspiré de ses premières influences, le hip hop et r'n'b des années 90. Un son rétrofuturiste qui regarde droit devant tout en gardant un oeil dans le retroviseur de cet âge d'or. (Electre)

Le compositeur claviériste originaire d'Addis Abeba est reconnu en Ethiopie pour son univers sonore unique, ses compositions innovantes et sa capacité à réécrire les sonorités traditionnelles de son pays avec une grammaire électronique minimaliste planante, pour en tirer des pépites hypnotiques aux atmosphères psychédéliques. Une alchimie sonore inédite. Il a enregistré cet Love songs vol.2 en 1986, à son domicile, en marge d'un projet avec le Police Band en rythrée. L'album a été publié en cassette par un label érythréen, qui l'a également distribué en Ethiopie, mais l'instabilité politique interdisait tout déplacement au niveau national comme à l'étranger. De fait, il avait été délaissé et n'était resté qu'un obscur projet expérimental. A ce jour, Yishak a sorti sept albums en format cassette mais contrairement à d'autres artistes éthiopiens, il n'est jamais réellement parvenu à toucher un public plus large à l'étranger. Ici il a choisi de tout interpréter avec un petit Casio PT, un piano pour enfants, comme il le revendique fièrement, et il a enregistré en prise live, directement sur son magnétophone. Bien que son instrument de prédilection soit un clavier Godwin, il a préféré emprunter le Casio d'un ami, séduit par les sons qu'il produisait. Ce choix illustre à lui seul un talent et une audace par rapport à la musique que pratiquaient ses condisciples de l'époque.