Proximité de ton, rondeur entêtante de la mélodie, charme constant déclenchée par une écriture aussi sensible que concise, intemporelle que maline. Il y a une fragrance accueillante dans les chansons de Lucas Lombard. Sa caméra-stylo cadre les fragilités de l'âme humaine, des instantanés conçus tels des courts-métrages, des souvenirs sépia. ? s'appelle ici Première nuit comme ça aurait pu s'appeler premier(s) geste(s) ou premier(s) regard(s), à la différence près que les situations et les missives s'ancrent majoritairement dans une temporalité nocturne.

Ce premier album se présente comme un manifeste esthétique très fort, dans lequel Mark Priore, accompagné par une rythmique de jeunes talents, expose ses influences, ses racines, mélange les styles et crée une ligne artistique bien singulière qui affirme avec détermination une direction. Très inspiré par la verve baroque de Haendel, le pianiste la mélange au jazz et à des références de l'anthologie de la formation jazz en trio. Initio, comme un hommage aux origines mais également le moment où tout commence. Le point de départ d'une impulsion artistique propre pour un jeune pianiste bien d'aujourd'hui.