1944. Quelque part au bord du Danube. Des enfants, victimes de drames terribles, surgissent d'un peu partout. Ils maraudent pour vivre et mènent une existence à moitié sauvage, craignant autant leurs semblables que les adultes... Ils forment, petit à petit, une bande de pillards régie par la loi du plus fort. Les paysans les chassent à coup de fusil, les forces de l'ordre essayent de les maîtriser. Afin de leur échapper, la bande de gosses finit par se réfugier dans un château habité par un chef d'orchestre retranché du monde... D'abord malmené, le musicien parviendra à gagner leur confiance...

Le jeune Tako, élevé dans le souvenir de son père, chirurgien mort durant le siège de Budapest en 1945, nourrit ses petits camarades de récits glorieux et fantasmés mettant en scène son père en partisan aux exploits héroïques. L'enfant inconsolable empêche sa mère de se remarier avec un autre homme. Devenu étudiant, pour retrouver le souvenir du père défunt, il part à la rencontre des médecins et infirmiers qui l'ont fréquenté. Pendant le soulèvement de 1956, il tombe amoureux d'Anni, une étudiante juive qui a également perdu son père, mort en déportation. Grâce à elle, le présent vaincra le passé et le besoin du mythe rassurant. Tako est maintenant prêt à s'affranchir et à se créer une existence autonome.

Un jeune couple d'ouvriers voit sa relation se détériorer au fil du temps, dans la Hongrie communiste des années 80... Tourné à la manière d'un documentaire, Béla Tarr examine avec minutie la vie des personnages pour savoir ce qui les amène à une telle situation. Un film cru, profond et dérangeant à la fois, qui selon Jonathan Rosenbaum correspondrait aux premières incursions de Béla Tarr dans le style social réaliste de John Cassavetes.