Au fil des années, ECM s'est fait une tradition des grands albums de basse solo, mais celui-ci est le premier du genre à être entièrement dévolu à la guitare basse électrique. Björn Meyer s'est forgé une voix unique sur l'instrument et ce dans les contextes les plus divers, travaillant indifféremment avec la harpiste et chanteuse persane Asita Hamidi, le spécialiste suédois de la nyckelharpa Johan Hedin, ou le grand maître tunisien de l'oud Anouar Brahem. Il a par ailleurs été membre pendant dix ans du groupe Ronin de Nik Bärtsch, dans lequel la guitare basse tenait fréquemment le rôle d'instrument soliste. Son travail en solo est pour une grande part fondé sur l'expérimentation sonique en relation avec l'acoustique des lieux. Cet espace si important dans la genèse de Provenance c'est le fameux auditorium Stello Molo RSI de Lugano, dont la riche acoustique aide à faire ressortir le moindre des détails du jeu si subtil du musicien. (Electre)

Enregistré à la Muffathalle de Munich en septembre 2004, il y a tout juste 20 ans, ce concert inédit du Tomasz Stanko Quartet est un document fascinant en ce quil parvient à saisir sur le vif ce moment essentiel de transition au cours duquel la formation sengagea dans un passionnant processus évolutif. Partant du répertoire de lalbum Suspended Night en grande partie constitué de thèmes mélodiques relevant de la forme chanson pour saventurer dans une exploration de territoires largement improvisés qui allait donner naissance à lalbum Lontano. Avec le recul ce concert de Munich sonne comme le point culminant dune année au cours de laquelle le Quartet de Stanko donna un nombre record de concerts tant en Europe quaux Etats-Unis. Le grand trompettiste polonais, en personne, apparaît ici au meilleur de lui-même, faisant preuve dans son jeu dune véritable puissance charismatique, superbement inspiré par le soutien énergique et le sens de linterplay du groupe composé par Marcin Wasilewski, Slawomir Kurkiewicz et Michal Miskiewicz, ces jeunes musiciens talentueux dont il était alors le mentor. Cet album live a été produit par Manfred Eicher.

Voici une ouvre profonde et d'une grande créativité, puisant ses influences à de nombreuses sources. Son titre est une référence directe au film d'Agnès Varda The gleaners and I (Les glaneurs et la glaneuse). En plus de ses propres pièces, parmi lesquelles un hommage à l'un des ses premiers héros, le contrebassiste Oscar Pettiford, Grenadier explore ici des compositions de George Gershwin, John Coltrane, Paul Motian, Rebecca Martin et Wolfgang Muthspiel. A l'arrivée The gleaners, enregistré aux studios Avatar à New York en décembre 2016, sous la direction artistique de Manfred Eicher, est un apport important à la série d'albums de contrebasse solo déjà publiés par ECM. (Electre)

Pour son deuxième album le guitariste autrichien a rassemblé un quintette spécial, en ajoutant le pianiste Brad Mehldau et le prometteur jeune trompettiste Ambrose Akinmusire à la subtile section rythmique formée par la paire Blade et Grenadier. (Electre)

Le saxophoniste et clarinettiste John Surman est souvent décrit comme un improvisateur et compositeur typiquement anglais, et il est vrai que des éléments empruntés à la musique folk et des ambiances résolument pastorales nourrissent la musique de certains de ses albums les plus populaires comme The road to Saint Ives ou Saltash bells. Cependant sa carrière peut également se lire comme une longue suite de rencontres avec des musiciens venus d'autres pays et d'autres cultures, tous unis par un réseau de fils invisibles parmi lesquels ce sens partagé de la mélodie qui transcende les idiomes. (Electre)

Le précédent album de Kit Downes sur ECM, Time is a blind guide, n'était autre que son premier disque, enregistré au piano, en 2015. Aussitôt la critique y vit l'avènement d'un nouveau talent remarquable au sein de la jeune scène jazz britannique. Ce disque toutefois n'a que très peu à voir avec le jazz proprement dit, quoi qu'il n'ait pu être enregistré que par un musicien possédant une sensibilité et des dons d'improvisateurs hors du commun. Parmi ses expériences formatrices Downes avait été organiste d'église et ces dernières années il a entrepris de revisiter l'instrument, explorant ses possibilités soniques et ses singularités idiomatiques, à travers des improvisations mettant en valeur à la fois l'aspect mélodique et la richesse de timbre de l'instrument. (Electre)

Réunissant deux concerts improvisés en 1981, le premier enregistré en Autriche au Festspielhaus Bregenz, le second en Allemagne à la Herkulessaal de Munich (lieux réputés pour leur acoustique exceptionnelle), ce coffret peut être considéré comme le sommet de la première période de musique solo de Jarrett. Si le concert de Bregenz avait déjà fait l'objet d'une réédition en cd par le passé, et si par ailleurs Jarrett en personne avait choisi quelques extraits de son concert de Munich dans son anthologie :rarum parue en 2002, cette réédition propose pour la première fois de retrouver sur disque l'intégralité du concert de Munich.

Si son concept central (un piano dirigé par un batteur) était peu orthodoxe, le groupe a néanmoins été influent et ses enregistrements constituent un excellent environnement pour apprécier l'écriture spéciale et le jeu singulier de John Taylor. Le pianiste britannique était le compositeur principal du Trio Erskine, mais le batteur et leader Erskine ainsi que le bassiste Danielsson contribuaient aussi au répertoire qui était par ailleurs enrichi de compositions de Vince Mendoza et de Kenny Wheeler. Peter dit à propos des acolytes de son trio : "Nous puisions en chacun d'entre nous notre jeu le plus intéressant et le plus exploratoire possible. Sans essayer de l'être, nous étions un groupe véritablement unique. Je n'ai jamais rien entendu de tel depuis ni auparavant." (Electre)

Accompagné de ses fidèles partenaires Gary Peacock et Jack DeJohnette, le pianiste survole comme à son habitude quelques grands classiques du Great American Songbook. (Electre)

A la tête d'un quartet composé de Richie Beirach, George Mraz et Peter Donald (historiquement le premier groupe entièrement conçu et dirigé par Abercrombie) le guitariste entreprit de donner une nouvelle orientation à sa musique, se dégageant progressivement d'un style marqué par le jazz-rock pour s'engager dans un univers plus impressionniste et original, caractérisé par un rapport nouveau à l'espace et au timbre. (Electre)

Enregistré aux studios Avatar de New York en mai 2017 sous la direction artistique de Manfred Eicher, le disque présente le grand maître tunisien du oud associé à trois brillants improvisateurs. Les "Maqams" qu'évoquent le titre de l'album se réfèrent au système modal de la musique arabe traditionnelle, une sorte d'équivalent aux "genres de bleu" (kind of blue) qu'affectionnent les musiciens de jazz. Cet album est également l'occasion de grandes retrouvailles entre Anouar Brahem et Dave Holland dont la première rencontre remonte à 20 ans avec l'enregistrement du disque Thimar plébiscité par le public et la critique. (Electre)