La musique traditionnelle japonaise telle qu'on la connaît en Occident correspond à l'ère la plus paisible de son histoire, celle durant laquelle, du XVIIe au XIXe siècles, l'archipel nippon se coupa du reste du monde. Mais varie du tout au tout suivant qu'elle soit de provenance rurale ou urbaine. Quelques pièces de bravoure, réputées pour leur virtuosité technique, ont également investi ce répertoire.

Le genre présenté dans ce cd est appelé Jiangnan sizhu, littéralement 'soie et bambou du Jiangnan'. 'Soie' et 'bambou' indiquent respectivement, les instruments à cordes, qui étaient en soie dans le passé, et les flûtes, réalisés principalement en bambou. Ensembles qui unissent cordophones et aérophones, avec l'apport occasionnel de quelques percussions, sont présents dans de nombreuses régions du Sud de la Chine. La diction Jiangnan précise l'aire de diffusion correspondant à peu près à la portion du territoire incluant d'importantes villes du sud-est comme Shanghai, Nanjing et Huangzhou.

S'inscrivant en fait à la suite du 2, le volume 14 de cette belle série nous refamiliarise avec un pan insolite de la musique de Java, soit l'orchestre de gamelans de tradition musulmane. Lors des fêtes de Sekaten qui célèbrent dans la partie centrale de l'île durant une semaine chaque année, la naissance et la mort du Prophète, deux orchestres de composition et de timbres différents (Surakarta et Yogyakarta) reprennent la même pièce (Gendhing Sekaten Rangkung). Les contrastes entre les deux versions sont saisissants. Egalement enregistrée en 2004 au Kraton Surakarta, la troisième pièce enrichit l'orchestre de gamelans de voix et de percussions arabes (terbang, rebana) représentées sur la pochette. Pureté des sons d'une tradition culturelle vivante et fastueuse.

Le volume 15 de cette belle série (du niveau des parutions Nonesuch des années 70) nous fait découvrir un pan insolite de la musique de Java. Soit une musique répétitive sous influence de la composition In C de Terry Riley. Produites par John Noise Manis, ces sessions d'un orchestre de gamelans séduiront les amateurs de musique indonésienne comme ceux du mouvement minimaliste américain.

Le 4e album solo de ce guitariste milanais, détenteur de nombreux oscars, nous régale d'un panaché de berceuses traditionnelles en provenance de tout le pourtour du globe. Enregistrées live, interprétées avec considération et raffinement, presque toutes comportent des parties improvisées et accueillent des invités.