L’amour se dit en plusieurs sens, qu’on se plaît parfois à confondre et que nous essaierons au contraire de distinguer. Il y a le rêve de la fusion et l’expérience du manque. Il y a la passion et l’amitié. Il y a l’amour qui prend et l’amour qui donne. Celui qui rêve et celui qui connaît. L’amour fou et l’amour sage. Il y a “la grande souffrance du désir”, comme dit Platon; mais aussi sa puissance et sa joie, comme dit Spinoza. Et puis il y a la charité, la très douce et très pure charité. Mais en sommes-nous capables ? Tout cela peut se dire en grec, autour de trois mots, qui sont comme les trois noms de l’amour : éros, philia, agapè. C’est ce que nous essaierons de comprendre, en français, et tel est le plan de cet exposé. L’erreur serait d’opposer ces trois amours, comme s’il fallait choisir entre eux. Le vrai est qu’ils vont ensemble. Ce ne sont pas trois mondes différents, ni trois essences séparées. Ce sont plutôt trois pôles (dont l’un, peut-être, imaginaire), mais dans un même champ, qui est le champ d’aimer; ou trois moments dans un même processus, qui est celui de vivre; ou trois concepts, toujours plus pauvres que l’infinie complexité du réel, qu’ils aident à comprendre, certes, mais ne sauraient remplacer. Reste alors à vivre ces trois amours, autant qu’on peut, et c’est la seule façon d’aimer la vie. André Comte-Sponville

C'est Coleman Hawkins qui a fait du saxophone ténor un des instruments majeurs du jazz. Dès la deuxième moitié des années 20, après avoir côtoyé Louis Armstrong dans l'orchestre de Fletcher Henderson, il sut tirer partie des géniales innovations du trompettiste pour inventer un style qui allait immédiatement influencer la plupart de ses collègues.

Le batteur Gene Krupa qui se fit connaître dans les formations de Benny Goodman en participant aux riches heures du clarinettiste, sacré roi du swing et dirigea à partir de 1938 son propre big band. Ses longs solos de batterie, son sens du spectacle, et quelques grands solistes, dont le trompettiste Roy Eldridge et la chanteuse Anita O'Day, ont laissé de ce personnage attachant un souvenir vivace et de nombreuses traces phonographiques de qualité.

Le couple musical formé par l'harmoniciste Sonny Terry et le guitariste Brownie McGhee a largement participé, dès le début des années quarante à la reconnaissance du blues comme genre musical à part entière.