Dans un monde en pleine mutation, en plein bouleversement social, économique et culturel, quoi de plus passionnant que de se plonger dans la vie, les coutumes, les rites et les musiques d'un peuple si différent et à la fois si proche du nôtre qui a su préserver, dans son évolution et ses traditions, l'essentiel. Lorsque j'ai entendu pour la première fois les Frères Coulibaly au Festival de Jazz de Montreux, j'ai été pris par un sentiment inexplicable, une émotion très profonde. D'où venait cette force extraordinaire qui m'était transmise par leur musique, cette envie de danser qui me prenait au ventre ? Pourquoi étais-je si sensible aux vibrations de ces tambours, à ce côté animal et original de leurs danses ? Toutes ces questions ne pouvaient donc pas rester sans réponses. Il fallait que "j'aille voir ça de plus près". Mes voyages au Burkina m'ont fait découvrir un pays d'une grande beauté avec une diversité et une richesse culturelle extraordinaire. La musique y est ancrée dans les traditions millénaires encore bien vivantes. J'ai découvert une autre façon de concevoir la musique, l'enseignement, le temps, une autre manière de voir la vie, la mort. J'ai rencontré des gens parfois très pauvres mais au coeur très grand. Ce travail de recherche a donc été plus qu'une étude musicale. Cela a été pour moi comme une initiation, un enseignement fondamental à la vie