Paru en 2008, le tout premier opus de The Heliocentrics, Out there, avait quelque chose d'étourdissant. On y retrouvait le funk terrien d'un James Brown, la sublime asymétrie d'un Sun Ra, la musique cinématographique d'un Ennio Morricone, la fusion orchestrale d'un David Axelrod, la musique concrète 'pop' d'un Pierre Henry ou encore le krautrock d'un Can. Cet album avait alors mis en exergue un nouveau psychédélisme qui ne pouvait provenir que de musiciens accomplis et obsessionnels du son, moitié barjots, moitié érudits. De retour sur Now-Again, le groupe poursuit ici ses expérimentations enrichies d'influences caribéennes, africaines ou orientales.

Réalisateur, musicien, auteur du monumental Sweet sweet back's saadasssss song et de la série d'albums Brer soul sortis dans les années 70, Melvin Van Peebles s'associe avec The Heliocentrics pour créer cette odyssée intergalactique en douze chapitres. The last transmission arrive presque 10 ans après l'apparition de Van Peebles en tant que troisième membre de Quasimoto dans l'album The further adventure of Lord Quas paru en 2005 sur le label Stones Throw. Quant aux Heliocentrics, il s'agit de leur troisième album sur le label Now-Again, après Out there, sorti en 2007, et 13 Degrees of reality, paru en 2013. Entre le rythme tonitruant du batteur producteur Malcolm Catto et la basse rugissante de Jake Ferguson, la voix de Van Peebles flotte dans les airs comme un spectre dérivant dans l'étendue cosmique, faisant de ce périple un dernier voyage au-delà de la vie et de la mort.

En 1967, alors que le monde occidental célébrait le flower power, le Nigeria sombrait dans la guerre civile. La scène rock qui s'est développée après ces trois années de massacres et de destruction allait guérir les plaies du pays et propager l'image dans le monde entier du Nigeria moderne et propulsa Fela dans la lumière. Ce disque raconte l'histoire de cette période et rend hommage à ces musiciens ayant aujourd'hui sombré dans l'oubli, à leur lutte. (Electre)