C'est en 1599 qu'Anthony Holborne publie un important recueil de pièces à cinq parties pour les violes de gambe et autres instruments, à vrai dire, le premier recueil de danses édité en Angleterre. Virtuose du luth, il s'était aussi fait remarquer par sa maîtrise d'autres instruments comme la pandora et le cistre. Les danses sont principalement des Pavanes, des Gaillardes et des Allemandes, mais la caractéristique de ces pièces est qu'elles sont quasiment toutes nommées par des titres qui suggèrent des caractères bien évidents (The funerals, The image of melancholy, ) ou qui restent plus énigmatiques dont certains sont énoncés en espagnol (Hermoza) ou latin (Ecce quam bonum). Après l'enregistrement des Nymphe di Rheno de Johannes Schenck, réalisé avec Wieland Kuijken, François Joubert-Caillet réalise ici le premier enregistrement de son ensemble l'Achéron. Pour ce faire, les violistes de l'Acheron ont pris soin d'utiliser des copies de violes de gambe anglaises du début du XVIIe siècle, caractérisées par de grandes longueur de cordes qui confèrent à ces instruments une "gravité" tout à fait remarquable. (Electre) (Electre)

Le manuscrit MS 229 de Stralsund, qui date de 1585, est une collection de motets sacrés conservés à la Stadtarchiv de la ville hanséatique allemande de la Mer baltique. Vraisemblablement, sur les six parties originales, seules quatre ont survécu. Le manuscrit contient 105 oeuvres, composées principalement pour cinq ou six voix. Il s'étend sur plusieurs générations de compositeurs, de la fin du 15e à la fin du 16e siècle, il comprend donc des oeuvres composées avant et après la Réforme. La variété des styles est impressionnante, allant des débuts de la polyphonie franco-flamande aux madrigaux italiens et aux oeuvres de l'Allemagne centrale. Afin de rendre vie aux nombreux joyaux célèbres ou moins célèbres du manuscrit, la fondatrice de la Schola Stralsundensis, Antonie Schlegel, et son directeur musical, Maurice van Lieshout, ont recherché et comparé sans relâche, dans l'Europe entière, des partitions manuscrites et imprimées du 16e siècle. Le programme enregistré contient une vaste sélection d'oeuvres du manuscrit. (Electre)

Alexei Lubimov est l'un des pianistes les plus respectés de sa génération, notamment pour son exploration de répertoires rares sur instruments d'époque. Olga Pashchenko est sa disciple et une claveciniste/fortepianiste "rising star" de la nouvelle génération. Ensemble et accompagnés par les musiciens du Finnish Baroque Orchestra, ils partent à la découverte du compositeur tchèque Jan Ladislav Dussek (1760-1812) et signent les premiers enregistrements mondiaux sur instruments d'époque de son Concerto pour deux pianos et de son Notturno concertant... Considéré comme "romantique" avant l'heure, Dussek créa un style de musique pour piano original, caractérisé par sa richesse harmonique et son intense expressivité émotionnelle. (Electre)

Sans aucun doute l'un des opus les plus originaux de sa discographie, cet enregistrement est le huitième qu'Enrico Gatti a réalisé pour le label Arcana et le premier de son ensemble Aurora dans l'effectif du quatuor à cordes. Le résultat d'années de recherches et de découvertes, On the shoulders of giants (Sur des épaules de géants) nous emmène dans un passionnant voyage aux racines de l'écriture pour quatuor à cordes et du contrepoint : des tablatures de la Renaissance au fameux quatuor à cordes de Mozart en sol majeur KV387, le premier quatuor "Haydn" en passant par Dario Castello, Johann Rosenmu'ller, Johann Sebastian Bach (le quatrième contrepoint de L'Art de la Fugue) et l'inévitable Corelli (Fuga a quattro voci) : c'est un concentré de la plus belle musique qui nous est offert ici, avec un programme qui couvre différentes périodes mais avec une cohérence claire exposée par Enrico Gatti dans un texte de présentation qui fait autorité.

Après Carlo Farina et Tomaso Antonio Vitali, Clematis continue l'exploration du répertoire instrumental baroque italien avec Legrenzi. Les Sonates extraites des recueils qu'il publie à Venise entre 1655 et 1673 apparaissent sous des formes très diverses depuis les Sonate à 3 jusqu'à des formes plus larges à 4, 5, 6 et même en double choeur. Son ultime recueil de musique instrumentale, Balletti e correnti, publié en 1691, nous offre une tout autre vision de la musique instrumentale dans laquelle on ne peut nier certaines influences françaises. Clematis nous offre ici la première anthologie complète de son oeuvre instrumentale. La variété des formes et des effectifs assure à ce disque une belle diversité de styles depuis les Sonates encore proches de l'esprit de celles de Biagio Marini jusqu'à celles à quatre violons qui annoncent la génération de Vivaldi. Réalisée dans deux lieux différents, cette anthologie fait découvrir ces compositions soit dans la sonorité de l'église avec son orgue de tribune soit dans celle de la chambre, plus intimiste. (Electre)

Le ténor Julian Prégardien rejoint Alpha pour plusieurs projets d'enregistrements qui mettront en valeur toutes les facettes de son talent : lied, oratorio. Son premier album est consacré à l'un des plus grands chefs-d'ouvre de toute l'histoire de la musique, Le voyage d'hiver, mais dans une version avec orchestre composée par Hans Zender en 1993. Il a écrit pour une formation orchestrale très différente des ensembles employés au XIXe siècle (avec par exemple un saxophone soprano, un accordéon, un harmonica, une machine à vent, une guitare, une percussion très abondante). (Electre)

La Cinquième Symphonie de Chostakovitch est sans aucun doute l'une des plus grandes symphonies jamais écrites. Ce véritable chef-d'oeuvre est le reflet du monde qui se déploie autour du compositeur : à travers la musique, il décrit la réalité de la vie à Leningrad en 1937, de son propre point de vue. Pour lui, ce fut "la pire des périodes". (Electre)

Olivier Cavé a signé pour AEON des disques remarqués (Clementi, Haydn, Bach, Scarlatti). Ce disciple de Nelson Goerner, Maria Tipo et Aldo Ciccolini, frappe toujours par le raffinement de son piano. Il présente ici un programme consacré à trois concertos de Mozart qu'il a enregistrés avec un chef dont les incursions mozartiennes sont toujours réussies : Rinaldo Alessandrini. Ils se sont rencontrés à l'occasion d'un concert à Toulouse et ont décidé d'enregistrer ces chefs-d'oeuvre. Ce programme constitue un parcours intéressant de la jeunesse à la maturité de Mozart, un parcours en trois concertos, du troisième, composé alors qu'il a 17 ans, au vingt-cinquième qui voit le jour la même année que les Noces de Figaro et Don Giovanni, en passant par le joyeux et subtil concerto N°13 qu'il écrit en 1783 et que le soliste et l'orchestre composé en majorité de musiciens italiens servent avec style et légèreté. (Electre)

Impressionné par les auditions des ouvres d'Haendel à Londres, Haydn éprouve le désir de composer des oratorios. C'est d'abord Die Schöpfung qui obtient un succès retentissant. Ensuite, le baron Gottfried van Swieten propose à Haydn un arrangement du poème The Seasons de James Thomson. Haydn est d'abord peu attiré par le texte qui s'éloigne de l'oratorio classique reposant sur un texte religieux, mais se laisse convaincre par la suite. Le résultat est une vaste fresque picturale de la nature qui décrit les paysages et les sentiments qui les animent. L'ouvre est écrite pour chour, orchestre et trois solistes. Philippe Herreweghe nous livre sa propre vision de ce chef-d'ouvre, assisté par le Collegium Vocale Gent, l'Orchestre des Champs-Elysées et les solistes Christina Landshamer, Maximilian Schmitt et Florian Boesch. Cet enregistrement forme le début d'un parcours "Haydn" avec Philippe Herreweghe pour Phi, dont le prochain projet est : Die Schöpfung !

Alexander Lonquich tient une place à part sur la planète piano : le pianiste allemand installé en Italie mène une carrière atypique. Disciple de Paul Badura-Skoda, il est très respecté par de nombreux chefs et instrumentistes, dont Philippe Herreweghe, Nicolas Altstaedt ou Christian Tetzlaff avec lesquels il collabore régulièrement. Naviguant entre piano moderne et piano-forte, il prend le temps de murir des programmes qu'il travaille et pense pendant des années. C'est le cas de cet enregistrement, produit par ses soins sur un Steinway moderne. Comme en atteste le texte d'Alexander Lonquich qui accompagne le disque, l'interprète a beaucoup réfléchi et a vécu avec la musique de Schubert avant de l'enregistrer. L'année de la mort de Schubert, survenue le 13 novembre 1828, est marquée, notamment à partir du printemps, par une créativité artistique extraordinairement féconde, fruit d'un rythme de travail frénétique. Dans ce contexte, il compose les trois dernières sonates pour piano et les trois Klavierstücke qui composent ce programme. (Electre)