Bach, Biber, Marini, Corelli : voilà quatre figures majeures de la musique baroque que personne ne penserait à associer à la harpe. Cet ambitieux projet est le résultat de recherches approfondies. Il suggère que le répertoire pour violon, instrument qui partage de nombreuses caractéristiques idiomatiques avec la harpe, fut longtemps une source d'inspiration pour les harpistes. Ainsi, certaines des pièces pour violon les plus virtuoses ont été arrangées pour la harpe, offrant à ces oeuvres un souffle nouveau et mettant en lumière des nuances originales et inattendues. Flora Papadopoulos, après avoir collaboré avec des ensembles comme Cappella Mediterranea, réalise aujourd'hui son premier album solo. En explorant des voies personnelles, hautement empiriques et expérimentales, elle fait revivre une pratique musicale fascinante longtemps oubliée. (Electre)

Depuis son premier Prix au concours de Bruges et son premier album consacré à la famille Forqueray (Choc de l'Année Classica, Gramophone Editor's Choice, Grand Prix de l'Académie Charles Cros), le claveciniste franco-américain Justin Taylor s'est vu décerner par l'Association Professionnelle de la Critique le Prix Révélation Musicale. Sa carrière se développe rapidement, tant comme soliste (claveciniste et aussi pianofortiste) que comme chef de son ensemble, le Taylor Consort. Pour son deuxième récital, Taylor met en miroir Scarlatti et Ligeti, deux compositeurs provenant d'époques et d'univers si éloignés, et qui pourtant présentent de nombreuses affinités : de par leur inventivité, de par la virtuosité de leur deux langages et leur désir commun d'amener le clavier au plus près de ses limites... Continuum établit un pont entre ces deux compositeurs aux sensibilités exacerbées, entremêlant de façon intime les trois pièces emblématiques (et spectaculaires !) pour clavecin seul de Ligeti avec des sonates de Scarlatti. (Electre)

Coup fatal est une rencontre inédite entre la musique baroque et la musique congolaise. Ce projet hors normes s'articule autour de Fabrizio Cassol, (directeur musical), Serge Kakudji (contre-ténor) et Rodriguez Vangama (chef d'orchestre et guitariste) qui élaborent depuis plusieurs années un "récital baroque" tel que vous n'en avez encore jamais entendu. En live, le spectacle est mis en scène et en danse par Alain Platel, qui emmène la troupe de 13 musiciens très loin, dans un univers où chants, instruments traditionnels africains et danses ne font plus qu'un. Les tubes baroques côtoient les musiques traditionnelles dans une exploration nouvelle du répertoire, qui met en exergue une étonnante dimension commune aux deux univers. (Electre)

Les "Abendmusiken" étaient une série de concerts légendaires organisés par Buxtehude à Lübeck. Même Jean-Sébastien Bach faisait de longs voyages pour assister à ces concerts de musique religieuse et instrumentale et rencontrer le maître Dietrich Buxtehude, l'organiste le plus réputé d'Europe... ? l'occasion des 500 ans de la réforme luthérienne, Vox Luminis et l'Ensemble Masques se sont rapprochés pour interpréter ce programme de Cantates et pièces instrumentales (Sonates BuxWV 255 & 261). Cet enregistrement rassemble les grands spécialistes de ces répertoires et les voix expertes de Vox Luminis se mêlent à la vitalité des instrumentistes de l'Ensemble Masques. (Electre)

Après deux enregistrements consacrés au Trio Dumky et au Troisième Trio de Dvorák puis aux Quatuors avec piano n°1 & 2, Omri Epstein, Mathieu van Bellen et Ori Epstein sont rejoints par l'un de leurs maîtres à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, l'altiste Miguel da Silva, fondateur du célèbre Quatuor Ysae et par la violoniste Maria Milstein, également artiste en résidence à la Chapelle Musicale entre 2011 et 2014. Ensemble ils poursuivent cette intégrale de la musique de chambre pour clavier du compositeur tchèque, avec les deux Quintettes avec piano et les Bagatelles. Quinze ans séparent les deux quintettes avec piano de Dvorák, qui ne partagent que peu de point communs à part une même tonalité : le premier signe les débuts d'un jeune compositeur tandis que le second témoigne de la maîtrise de son art. Quant aux Bagatelles, originellement écrites pour deux violons, violoncelle et harmonium, elles font partie des pièces les plus connues du compositeur. (Electre)

Pour célébrer les 30 ans du Concert Spirituel, Hervé Niquet rend hommage au patrimoine musical français des 17 et 18èmes siècles qu'il explore avec passion. Avec la complicité de Benoit Dratwicki et du Centre de Musique Baroque de Versailles qui a fêté lui aussi ses 30 ans en 2018, ils ont imaginé un programme atypique. A l'instar de Louis XIV qui, en 1671, avait demandé à Lully d'imaginer un Ballet des ballets constitué d'extraits de la trentaine de ballets du compositeur qu'il avait auparavant dansés devant la Cour, ils ont conçu un opéra imaginaire, véritable "Opéra des opéras" : une trentaine d'extraits, faisant voisiner le grand répertoire et des raretés - voire des inédits absolus - a été rassemblée pour créer une intrigue autour de trois archétypes du répertoire de l'époque : une princesse amoureuse, une reine magicienne - sa rivale - et un prince valeureux se partagent la scène. (Electre)

Olivier Cavé a signé pour AEON des disques remarqués (Clementi, Haydn, Bach, Scarlatti). Ce disciple de Nelson Goerner, Maria Tipo et Aldo Ciccolini, frappe toujours par le raffinement de son piano. Il présente ici un programme consacré à trois concertos de Mozart qu'il a enregistrés avec un chef dont les incursions mozartiennes sont toujours réussies : Rinaldo Alessandrini. Ils se sont rencontrés à l'occasion d'un concert à Toulouse et ont décidé d'enregistrer ces chefs-d'oeuvre. Ce programme constitue un parcours intéressant de la jeunesse à la maturité de Mozart, un parcours en trois concertos, du troisième, composé alors qu'il a 17 ans, au vingt-cinquième qui voit le jour la même année que les Noces de Figaro et Don Giovanni, en passant par le joyeux et subtil concerto N°13 qu'il écrit en 1783 et que le soliste et l'orchestre composé en majorité de musiciens italiens servent avec style et légèreté. (Electre)

La Cinquième Symphonie de Chostakovitch est sans aucun doute l'une des plus grandes symphonies jamais écrites. Ce véritable chef-d'oeuvre est le reflet du monde qui se déploie autour du compositeur : à travers la musique, il décrit la réalité de la vie à Leningrad en 1937, de son propre point de vue. Pour lui, ce fut "la pire des périodes". (Electre)

Impressionné par les auditions des ouvres d'Haendel à Londres, Haydn éprouve le désir de composer des oratorios. C'est d'abord Die Schöpfung qui obtient un succès retentissant. Ensuite, le baron Gottfried van Swieten propose à Haydn un arrangement du poème The Seasons de James Thomson. Haydn est d'abord peu attiré par le texte qui s'éloigne de l'oratorio classique reposant sur un texte religieux, mais se laisse convaincre par la suite. Le résultat est une vaste fresque picturale de la nature qui décrit les paysages et les sentiments qui les animent. L'ouvre est écrite pour chour, orchestre et trois solistes. Philippe Herreweghe nous livre sa propre vision de ce chef-d'ouvre, assisté par le Collegium Vocale Gent, l'Orchestre des Champs-Elysées et les solistes Christina Landshamer, Maximilian Schmitt et Florian Boesch. Cet enregistrement forme le début d'un parcours "Haydn" avec Philippe Herreweghe pour Phi, dont le prochain projet est : Die Schöpfung !

Jusqu'à présent, la réputée San Giovanni Battista, l'oeuvre d'Alessandro Stradella de loin la plus connue et la plus enregistrée, a éclipsé le reste de ce que nous connaissons de sa production d'oratorios, à savoir un total de six oeuvres. Contrairement au chef d'oeuvre le plus représentatif, San Giovanni Crisostomo - ici porté au disque pour la première fois - est destiné à un effectif plus intime mais exprime parfaitement la modernité du genre de l'oratorio tel qu'il se présente dans la seconde moitié du 17e siècle. Les thèmes sacrés et moraux se mêlent aux thèmes politiques, sociaux et parfois érotiques; le sujet, le libretto et la musique interagissent à différents niveaux avec une audace et une liberté surprenantes. Stradella illustre d'une façon magistrale le conflit éternel entre la soif de pouvoir et la vanité de la vie à travers une large palette de moyens expressifs et la fine caractérisation dramatique et psychologique des deux protagonistes, saint Jean Chrysostome et Eudosia.

Enregistré en live le 20 mai 2009 à Tokyo avec l'Orchestre Symphonique de la NHK, dirigé par Tadaaki Otaka, ce concert laisse entendre toute la poésie déployée par le pianiste Nelson Goerner, poésie devenue la marque de fabrique du pianiste au fil de ses enregistrements consacrés à Chopin ou Debussy. Son interprétation fait également preuve d'une virtuosité sans faille, d'une précision et d'une force qui le font s'inscrire parmi les plus grands pianistes de notre temps. Cet enregistrement tient tout particulièrement à coeur à Nelson Goerner, car le Concerto pour piano et orchestre n°2 de Brahms est pour lui un immense chef-d'oeuvre. Créée en 1881, à Budapest, avec Brahms lui-même au piano, l'oeuvre remporta un succès immédiat auprès de la critique comme du public. (Electre) (Electre)

"Nous aimons, lorsque nous abordons un compositeur, nous plonger dans ses oeuvres de jeunesse, afin de comprendre l'évolution de l'homme derrière la partition. C'est tout naturellement qu'est venue l'idée de coupler au disque un quatuor de jeunesse, le 10ème, composé à 16 ans, avec le chef-d'oeuvre du Schubert mûr que constitue le 14ème, La jeune fille et la mort. Comme avec Mozart lors de notre premier enregistrement, nous voulions proposer deux atmosphères différentes pour deux quatuors d'un même auteur." Quatuor van Kuijk (Electre)

La soprano allemande Juliane Banse a chanté les Lieder de Brahms, Schubert, Wolf, Ullman, Strauss, Schumann, Loewe et Berg, se faisant ainsi remarquer pour la qualité de ses interprétations mélodiques comme pour la chaleur de son timbre vocal. Avec Martin Helchen, qui vient de rejoindre Alpha et est le partenaire régulier de Juliane Banse, ils ont choisi le second cycle de mélodies de Paul Hindemith, Das Marienleben, composé en 1923 et revu par le compositeur une vingtaine d'années plus tard, en 1948. Un cycle envoûtant, parfois inquiétant, dont les textes empruntées au grand poète de langue germanique Rainer Maria Rilke retracent l'histoire de la Vierge Marie. Quinze poèmes, quinze épisodes teintés de mysticisme et de lyrisme, qui n'ont su qu'inspirer au mieux le travail de composition de Hindemith, dont le style musical s'inspire aussi bien de la puissance des opéras wagnériens que de la subtilité des nuances de Debussy. (Electre)

Olga Pashchenko passe avec une aisance et un talent incroyables du clavecin au pianoforte, à l'orgue, au piano moderne. Tout comme... Beethoven avant elle ! Après un enregistrement consacré aux variations de Beethoven en 2015, la jeune pianiste a investi la mythique Beethoven-Haus de Bonn, qu'elle connaît bien car elle y donne régulièrement des concerts, pour y enregistrer des monuments de la littérature pianistique - les sonates Appassionata, Les adieux et Waldstein - sur le piano Conrad Graf original de 1824 qui y est conservé. Elle utilise toutes les possibilités sonores ainsi que la palette de couleurs de cet instrument fabriqué environ une quinzaine d'années après la composition de ces sonates, que Hans von Bülow appelait "Le Nouveau Testament de tous les pianistes". (Electre) (Electre)

Après une monographie consacrée à Lutoslawski qui a reçu un excellent accueil critique, le chef Krzysztof Urbanski poursuit sa collaboration avec le NDR Elbphilharmonie Orchestra et Alpha. La Symphonie du Nouveau Monde est une oeuvre qui fascine Krzysztof Urbanski depuis toujours : "C'est en travaillant les autres symphonies de Dvorak que j'ai compris la principale caractéristique et la force de cette 9ème Symphonie : la simplicité. J'ai voulu aller plus loin et j'ai étudié le manuscrit de sa création à New-York. J'y ai découvert des choses qui ont changé ma vision, comme, par exemple, le fait que les quatre premières mesures du 3ème mouvement ne doivent pas être jouées lors de la reprise. ? leur donne une signification totalement différente quand elles reviennent au moment du da capo... Le rare A hero's song montre, quant à lui, un Dvorak très différent. La déclinaison du premier motif de 4 notes en diverses sensations, de la joie au tragique, démontre l'immense maîtrise de son écriture". (Electre)

La famille Järvi est une figure centrale de la vie musicale estonienne. Paavo assure désormais la direction du Festival de Pärnu, qui rassemble chaque année au mois d'août les meilleurs musiciens estoniens, rejoints par la fine fleur des orchestres européens : Deutsche Kammerphilharmonie, Orchestre Philharmonique de Berlin, Orchestre de Paris etc... Des musiciens que Paavo Järvi (qui vient d'être nommé à la tête d'une des meilleures phalanges mondiales, la Tonhalle de Zürich) côtoie régulièrement et qu'il fait ici travailler "sans prétention, de manière collégiale et chaleureuse" pour une série de concerts extrêmement conviviaux au bord de la Baltique. Paavo Järvi a décidé de faire des enregistrements avec cet orchestre exceptionnel. Pour ce premier opus, il a choisi Chostakovitch, figure incontournable du XXe siècle, de la région et des Järvi, que Paavo enfant croisait lorsque le compositeur venait visiter son père Neeme ! La Symphonie N°6 et la Sinfonietta dans un arrangement rare pour orchestre à cordes et timbales d'Abram Stasevich composent ce programme. (Electre)

Enregistré dans la brillante acoustique du cénacle du monastère San Giorgio Maggiore à Venise, cet enregistrement de La Reverdie réunit pour la première fois des oeuvres composées approximativement entre 1330 et 1430 en l'honneur des Doges de Venise, ou de la ville elle-même. Le titre est emprunté au texte de l'un des plus célèbres motets composés par Johannes Ciconia à l'occasion de la soumission de la commune de Padoue à la République de Venise en 1406. Parmi les oeuvres enregistrées ici sont présentés les neuf motets de cérémonie qui, selon les recherches les plus récentes, furent composés pour commémorer les événements politiques, diplomatiques religieux ainsi que l'élection du Doge. Parmi les compositeurs représentés, citons Marchetto da Padova, Francesco Landini, Johannes Ciconia, Antoinius Romanus, Cristoforo de Monte et Hugo Lantins. L'effectif riche et varié, composé à la fois de chanteurs et d'instrumentistes, permet de restituer pleinement l'extravagance et le caractère festif de ce répertoire, conçu pour les célébrations d'ẗat les plus somptueuses. (Electre)

Sans aucun doute l'un des opus les plus originaux de sa discographie, cet enregistrement est le huitième qu'Enrico Gatti a réalisé pour le label Arcana et le premier de son ensemble Aurora dans l'effectif du quatuor à cordes. Le résultat d'années de recherches et de découvertes, On the shoulders of giants (Sur des épaules de géants) nous emmène dans un passionnant voyage aux racines de l'écriture pour quatuor à cordes et du contrepoint : des tablatures de la Renaissance au fameux quatuor à cordes de Mozart en sol majeur KV387, le premier quatuor "Haydn" en passant par Dario Castello, Johann Rosenmu'ller, Johann Sebastian Bach (le quatrième contrepoint de L'Art de la Fugue) et l'inévitable Corelli (Fuga a quattro voci) : c'est un concentré de la plus belle musique qui nous est offert ici, avec un programme qui couvre différentes périodes mais avec une cohérence claire exposée par Enrico Gatti dans un texte de présentation qui fait autorité.

Composée en 1944 et créée à Paris Salle Gaveau le 26 mars 1945 par Yvonne Loriod, cette ouvre est le second des grands cycles pianistiques d'Olivier Messiaen et une pièce majeure du compositeur et du répertoire pour piano seul. Elle trouve bien sûr sa source dans la spiritualité et dans la foi d'Olivier Messiaen.