Une petite annonce dans le Times : le patron d'une barge est à la recherche d'un mousse. Et voici Ella Maillart, celle que Paul Morand appelait "la femme du monde", engagée sur le Volontee entre la Tamise et les côtes françaises ou les canaux hollandais.

Après quarante ans d'études linguistiques, de travaux sur le terrain, en particulier au Mexique, le linguiste nord-américain Maurice Swadesh, célèbre à travers le monde comme créateur de la glottochronologie (technique de datation de l'âge des langues et de leurs dialectes), décide d'écrire une présentation de la linguistique simple et précise, destinée au public non spécialisé. Ce sera Le langage et la vie humaine, d'abord publié en espagnol (Swadesh, victime du maccarthysme, vivait et travaillait au Mexique). Des origines du langage ou de l'écriture à l'apprentissage des langues étrangères, en passant par la sémantique ou l'histoire des langues, il aborde tous les domaines de cette science fondamentale pour la compréhension de l'homme et de la communication. Le lecteur trouvera dans ce livre lumineux des points de vue originaux, des synthèses hardies, toujours présentés de la façon la plus claire : la démonstration que vulgarisation n'est pas synonyme de simplification.

En pleine seconde guerre Mondiale, Lawrence Waterhouse, mathématicien de génie et ami d'Alan Turing (le futur instigateur de l'informatique), est un "briseur de code" dont la mission est d'empêcher les nazis de découvrir que leur célèbre code Enigma, réputé indéchiffrable, a été percé à jour par les Alliés. Soixante ans plus tard, Randy Waterhouse, le petit-fils de Lawrence, un hacker spécialisé dans la crypto-analyse, tente de créer un paradis virtuel en Asie du Sud-Est, un refuge pour l'échange protégé de données. Mais il s'aperçoit bien vite que son projet excite la convoitise de plusieurs multinationales, organisations secrètes et autres organismes d'état, qui tous tentent de parasiter son idée, ou de se l'approprier. Randy va peu à peu mettre à jour un complot de longue date qui trouve ses racines dans les travaux de cryptologie de son grand-père. (Bibliotéca Magazine)

L'auteur fut l'un des plus brillants joueurs allemands d'entre les deux guerres. Il combattit toujours en faveur de l'imagination et du risque contre le jeu scientifique et académique qui menaçait alors de dessécher complètement les Echecs. Parmi les nombreux ouvrages qu'il écrivit, Combinaisons mériterait de devenir la bible du joueur tactique. Avec autant de simplicité que d'humour, Kurt Richter passe ici une revue de détail de la combinaison, cet instant merveilleux où l'esprit aveugle la matière et réalise des tours de forces qui marquent ce jeu du sceau de l'art le plus pur. Après l'étude des mats, il se penche de plus près sur chaque pièce, mettant en lumière ses caractéristiques et la façon d'en tirer le meilleur parti. Un dernier chapitre examine les fautes les plus courantes. Un des mérites, et non des moindres, de Kurt Richter est d'avoir illustré ses propos par des positions originales, en évitant le rabâchage des combinaisons archi-connues prises en exemple par tous les manuels.

Lettres de Rilke, écrites en 1920 à Balthus, alors âgé de 12 ans. Le poète a en effet découvert les premiers dessins du jeune peintre, réunis en un recueil sous le titre de Mitsou le nom que ce dernier donna à son chat enfoui.

En dehors d'approches ethnologiques, l'intérêt pour l'étude de la divination et des arts divinatoires en général a été pendant longtemps réduit, en Occident, au débat qui oppose les sciences et les "parasciences". D'un côté, le mépris et la négation systématique ; de l'autre, une confiance aveugle qui n'est pas sans rapport avec ce qu'il est convenu d'appeler la "pensée magique". N'est-ce pas là, d'une part et d'autre, la meilleure façon de passer à côté du sujet, en le constituant comme croyance et non comme objet d'étude ? S'il est vrai que les procédés divinatoires, de la géomancie à l'astrologie, ne relèvent pas de la science, il n'en reste pas moins qu'ils ont une réalité propre dont il faut rendre raison. C'est à ce travail profondément novateur que s'est attachée Marie-Louise von Franz. Explorant les fondements inconscients qui ont donné le jour à ces pratiques, la disciple de Jung affirme que les arts divinatoires sont d'abord symboliques. Ils obéissent à des lois spécifiques qui peuvent nous renseigner sur ce "lieu" de l'âme où se rejoignent potentiellement l'esprit et la matière.

On a voulu voir dans le jeu d'échecs une représentation de la guerre, mais aussi de la vie dont les luttes sont enrichissantes. La littérature échiquéenne abonde en études techniques, en synthèses historiques retraçant la carrière des grands champions, mais l'humour et le divertissement y sont rares. Il a fallu le talent du grand joueur et humoriste Kurt Richter pour réussir toute une série d'ouvrages étincelants dont Aventures et mésaventures est le premier. Aux échecs - ce jeu de la vie - les drames prêtent à rire. L'auteur nous y invite ici, sous forme de questions et de réponses, en nous entraînant dans un tourbillon d'aventures et de mésaventures pleines de sacrifices superbes. Pour Richter, les échecs sont avant tout un art (et celui-ci n'y perds jamais ses droits), mais ils sont faits aussi de catastrophes retentissantes et d'anecdotes savoureuses. Un ouvrage insolite qui apprend une techniques inusitée dans cet art réputé sévère que sont les échecs : celle du sourire.