Le contrebassiste explique a propos du disque : "Charlie Haden est, selon moi, un musicien atypique, mais fondamental dans la musique d'aujourd'hui. Son sens de la mélodie et son lyrisme font de lui une voix essentielle à une époque où tout doit aller vite. La recherche de la beauté, la profondeur, l'intériorité, c'est que m'a toujours fait ressentir la musique et le jeu de Charlie, depuis le Quartet d'Ornette Coleman au début des années soixante jusqu'à son ultime duo avec Keith Jarrett. Sa disparition a laissé un vide et un silence qui m'ont poussé à entreprendre ce projet." (Electre)

Depuis quelques années, Diego Imbert souhaitait revenir à ses premiers amours, à savoir la basse électrique. C'est donc tout naturellement qu'il a fait appel aux membres de son quartet : David El-Malek, Quentin Ghomari et Franck Agulhon. Mais il recherchait un son différent, plus "gros" pourrait-on dire. Il s'est alors dirigé vers Pierre-Alain Goualch au Fender Rhodes et aux claviers, Pierrick Pedron au sax alto et Bastien Ballaz au trombone. Basé sur des lignes de basse hypnotisantes, la musique qu'a composée Diego Imbert pour ce projet, s'inspire des années 70, mais l'arrangement, notamment des quatre voix "soufflées", est on ne peut plus ancré dans une démarche artistique résolument actuelle, dynamique, et soignée. Pour la réalisation de cet enregistrement, Diego a fait appel à Eric Legnini, spécialiste du genre, ce qui lui a permis de se concentrer sur son instrument et l'a libéré de la tâche difficile d'être réalisateur et musicien en même temps. (Electre)

Après trois albums en Quartet et plusieurs projets en tant que coleader ; Diego Imbert retrouve ses compagnons de route de longue date David El-Malek, Quentin Ghomari et Franck Agulhon avec un répertoire composé particulièrement pour cette formation dont les nombreux concerts, pendant toutes ces années, leur ont permis de développer un son bien spécifique. Enregistré en décembre 2022 chez Joël Fajerman, Le temps suspendu célèbrera le centenaire de la disparition de Marcel Proust dont l'oeuvre est une réflexion sur le temps et sur la mémoire affective comme sur les fonctions de l'art qui doit proposer ses propres mondes. Les longues phrases de l'auteur donnent matière au compositeur et aux musiciens de pouvoir proposer une musique qui nous ramènera vers des souvenirs lointains. La direction musicale que le quartet expérimente depuis des années, au fil des concerts, amène Diego Imbert à écrire un répertoire dans lequel l'interaction, la réactivité et la prise de risques sont au centre du discours collectif. Une attention particulière sera également apportée à la création lumière afin de pouvoir présenter un spectacle complet. Les influences musicales de Diego Imbert sont multiples (Dave Holland, Wayne Shorter, Steve Reich, Debussy...) et l'écriture pour ce quartet acoustique sans instrument harmonique se penchera sur le mélange des timbres, la répétition et la superposition des instruments. La couleur musicale que produit ce quartet est spécifique à cette instrumentation comme les formations de Gerry Mulligan avec Chet Baker, ou le quartet d'Ornette Coleman avec Don Cherry, Charlie Haden et Billy Higgins.

Unis comme les doigts de la main, le contrebassiste Diego Imbert et le guitariste Michel Perez ont décidé de donner corps à une amitié datant de plusieurs années. Cet album est la cristallisation de cette estime réciproque, où l'inspiration et l'envie constituent le fondement de cet opus à quatre mains. Les entrelacs des notes nous invitent à devenir les témoins privilégies d'une symbiose, les deux complices prenant à l'évidence plaisir à servir la musique de l'autre.