4e de couv. : "L’Histoire de ma vie peut-être lue comme on le ferait d’un recueil d’anecdotes passionnantes, n’ayant de lien entre elles que les hasards de la succession du temps. Si la lecture se fait plus pressante, elle dévoile un écrivain qui compose son discours en même temps qu’il dessine son autoportrait. Casanova se montre alors aux prises avec les mêmes lancinantes questions : celle de la différence des sexes, celle de l’autorité, celle du temps. Il ne veut pas les résoudre en les prenant de front. Quand il s’y aventure c’est l’échec et, bientôt la descente dans le sordide et l’horreur. Il préfère le plus souvent fabriquer, pour les tourner et même pour ne plus les voir, des masques toujours plus sophistiqués et plus habiles, qu’il réussit même à dérober à l’attention du client. Alors qu’il se met sans cesse en avant, comme s’il tenait le premier rôle sur les planches qu’il ne peut quitter, il prend soin, dans le même temps, de nous égarer et de rendre invisibles les solutions de son énigme, insérées qu’elles sont dans la subtile architecture de son récit. Il nous faut l’écouter avec patience et le saisir, au détour des phrases ou des chapitres, dans ces détails qu’il laisse traîner comme par mégarde et qu’il recouvre par la rapidité de son style, de ses aventures et de ses voyages. "

Roman Jakobson reste l’un des plus grands linguistes de ce siècle, et l’un de ses savants les plus prestigieux. Entre 1962 et 1982, il a réuni l’ensemble de ses publications en sept gros volumes, un par domaine étudié ; et il a écrit sept conclusions, à la fois bilan d’une vie et testament pour le futur. Ces domaines sont les suivants : linguistique générale, phonologie, histoire des langues et des littératures, étude du folklore, métrique, poésie de la grammaire et grammaire de la poésie et une conclusion générale intitulée “ Mes thèmes favoris ”. L’ensemble de ces conclusions forme le présent livre qui permet d’embrasser d’un seul regard les recherches linguistiques du XXe siècle et en même temps dessine un autoportrait émouvant. Par son œuvre Jakobson contribue à transcender, non seulement la séparation entre différentes disciplines scientifiques (linguistique, philologie, poétique, psychologie, biologie ...), mais aussi celle entre science et art. Non qu’il pratique une écriture “ artiste ”. Mais il incarne de façon si exemplaire le personnage du créateur, que la distinction entre types de création perd de son intérêt. Ce n’est pas un hasard si ses premiers amis et maîtres sont des poètes et des peintres, et si, lorsqu’on lui demande qui l’a le plus influencé, il répond : Stravinski, Picasso, Joyce... Par son existence même, Jakobson prouve qu’il n’y a pas de frontière étanche entre art et science.

Je ne retrouvais plus mes clefs. Et Anne n'était pas rentrée. J'ai donc dormi à l'hôtel. Pas de message sur mon répondeur, hormis celui de Marge qui me donnait rendez-vous à la piscine. C'est là que j'ai rencontré Flore. Elle attendait un enfant. Ca tombait bien : moi aussi. (Livres Hebdo)

Ce livre amalgame les fragments apparemment épars d'une vie d'homme au long du siècle et aux quatre coins du monde. Mais ce n'est pas une autobiographie : si chacun des éléments est à base de vécu, l'ensemble est inventé comme une oeuvre littéraire. ©Electre 2022

L'auteur trace un émouvant portrait du père. On va et on vient dans sa vie, de ses origines à ses différentes voitures, de sa mort à quarante ans à sa résistance pendant la guerre. J. Rouaud accomode nostalgie, humour, une grande tendresse pour la nature et les gens.

Un écrivain se propose d'écrire à nouveau le conte du vaillant petit tailleur tueur de mouches et de faire du personnage un héros mythique. Prix Wepler-Fondation La Poste 2003. (Electre)

Alain Rey (1928). Linguiste et lexicographe. Collaborateur, puis secrétaire général et directeur du « Robert ».

Recueil des poèmes de jeunesse de l'auteur, poèmes qui semblent bien lontains et étrangers de ses oeuvres plus tardives mais dont on retrouve les thèmes en écho dans l'ensemble de son oeuvre. (Livres hebdo : livres du mois, 9, 2002)

Ne voir dans "Les Liaisons dangereuses" qu'un roman libertin, faire de son auteur un autre Sade, c'est à la fois se tromper sur ses intentions et sa personnalité, et méconnaître combien le livre, notamment par sa conception du langage et de la psychologie, appartient à notre modernité. Il faut lire Freud à la lumière de Laclos et non l'inverse.

Que recouvre exactement la division entre la philosophie de type "analytique" et la philosophie de type "continental" ? Analyphron, un partisan de la première, et Philoconte, un partisan de la seconde, en débattent ici à travers un dialogue : Philoconte doute que la philosophie puisse encore incarner des normes idéales de vérité et de rationalité et l'autre n'est pas prêt de renoncer à ces normes.