Le pianiste Daniel Isoir est le fils d'un des plus grands organistes français disparu en 2016 : André Isoir. Comme tous les enfants de musiciens, il a baigné dans la musique dès sa naissance, s'est imprégné du répertoire pour orgue et notamment de l'oeuvre de César Franck dont son père a enregistré l'intégrale en 1975 sur un Cavaillé-Coll. Comme un hommage à son père, Daniel Isoir se plonge à son tour dans ces partitions écrites à l'origine pour le piano, ou fruits de transcriptions célèbres de l'orgue vers le piano. Ce n'est donc qu'en 1884 et 1887, ayant acquis une solide notoriété comme compositeur, qu'il écrit ses deux grands triptyques qui font partie du patrimoine majeur du piano français. Le troisième viendra peu après, noté conjointement pour grand orgue et pour un duo piano/harmonium. Le célèbre 3ème Choral complète ce programme, ainsi que l'ensorcelante Danse lente, en guise de mignardise. Pour enregistrer cette musique au lyrisme contenu, aux harmonies mouvantes et subtiles, pavée de souvenirs aussi fugitifs qu'éclatants de haute virtuosité, Daniel Isoir a choisi un piano Erard de 1875 qu'il éclaire d'une magnifique lumière et de couleurs somptueuses.

Cet enregistrement des Quatre saisons pose aussi une nouvelle question : peut-on aujourd'hui, dans l'état de notre planète, interpréter les Quatre saisons comme si notre environnement n'était pas le fruit des blessures majeures que l'homme lui inflige, comme si cette Nature décrite par Vivaldi n'était pas menacée ? La réponse de Daniele Orlando se trouve dans ses choix musicaux qui peuvent parfois se montrer radicaux ; mais toujours prévaut le souci de la dramaturgie expressive dans son interprétation. Enfin, et c'est une première, cet enregistrement comporte deux mixages différents de ces Quatre Saisons : une version à la sonorité naturelle et une seconde version plus contrastée qui permettront à l'auditeur de savourer deux ambiances sonores différentes. (Electre)

Le nom de Giuseppe Tartini résonne de manière familière aux oreilles des mélomanes, alors que sa musique demeure mystérieusement méconnue et sous-estimée. La faute probablement à l'inévitable Trille du Diable, dont la célébrité autant méritée que galvaudée, occulte une formidable production de plus de 130 sonates. A l'heure de rendre hommage au maître de Padoue à l'occasion du 250ème anniversaire de sa disparition, le choix s'avère donc épineux devant l'abondance d'une musique d'une constante et exceptionnelle qualité. Le Duo Tartini a choisi pour ce programme cinq sonates inédites ; quatre datent du crépuscule de la vie de Tartini, mais toutes ont en commun l'extrême virtuosité nécessaire à leur interprétation, le besoin d'une maîtrise parfaite de l'instrument pour en donner une version naturelle, musicale, reflet du cantabile typique du compositeur italien.

Après plus de 50 enregistrements réalisés avec les plus grands ensembles européens (Les Arts Florissants, Les Talens Lyriques, Le Concert Spirituel), le ténor belge Thibaut Lenaerts choisit pour son premier disque soliste de se plonger à la fois dans la musique du 19ème et dans l'univers musical d'un des plus grands mélodistes français : Gabriel Fauré. Il est accompagné pour ce projet d'un complice musical de longue date, Philippe Riga, qui joue pour l'occasion sur un magnifique piano Erard 1873 au son chaleureux, doux et rond. (Electre)