Lavilliers et les grands orchestres se sont régulièrement fréquentés. On se souvient de son hommage à Léo Ferré au Théâtre du Chatelet en 2006 avec l'orchestre symphonique Pasdeloup. Il y a tout juste un an, il donnait un concert unique à la maison de la radio avec l'orchestre de Radio France. L'expérience a donné envie au chanteur de reprendre le fil de cette soirée en enregistrant une partie de son répertoire avec un grand orchestre classique. Après « Sous un soleil énorme », conçu en pleine pandémie et à distance de ses musiciens, le chanteur a eu envie de renouer avec l'esprit des enregistrements « à l'ancienne », se retrouvant au beau milieu de ses musiciens pour l'enregistrement de tout un album. Cela sans nostalgie, plutôt avec l'esprit de passeur qui le caractérise, comme s'il nous racontait aussi un peu l'histoire de la musique enregistrée à travers ce geste. Accompagné par le compositeur et arrangeur Cyrille Aufort, un orchestre symphonique de plus de cinquante musiciens, et de quatre compagnons de route (Xavier Tribolet aux claviers, Antoine Reininger à la basse, Michaël Lapie à la batterie et Vincent Faucher à la guitare), Bernard Lavilliers nous invite à assister à la métamorphose de 14 de ses grandes chansons.

L'album de sa vie d'Alain Bashung, nouvelle compilation en 3CD, réunit les titres majeurs d'un des répertoires les plus tubesques de la chanson rock française. L'album de sa vie (Quelle vie !) débute ainsi par Gaby oh Gaby, l'allumette qui embrasa la carrière du chanteur à l'aube des années 80, avant de retracer le parcours de cet artiste multiple, populaire et exigeant, à travers une quarantaine de titres qui ont marqué les mémoires.

Le pianiste et compositeur sud-africain visionnaire présente son second album chez Blue Note Records et le premier sur le nouveau label Blue Note Africa. In The Spirit of Ntu rassemble ses influences culturelles les plus fondamentales dans un espace où les sons du paysage sud-africain sont placés au centre du projet. Makhathini condense les notions thématiques, sonores et conceptuelles explorées dans son catalogue et réunit un groupe composé de certains des jeunes musiciens les plus passionnants d'Afrique du Sud, dont Linda Sikhakhane, Robin Fassie Kock, Dylan Tabisher, Stephen de Souza, Gontse Makhene et Dane Paris.

Ce double album documente deux engagements inspirés dans une salle de concert arrangés par Michael Gibbs pour le trio de longue date de Frisell avec le bassiste Thomas Morgan et le batteur Rudy Royston : l'un avec le Brussels Philharmonic de près de 60 musiciens, dirigé par Alexander Hanson ; et l'autre avec l'Umbria Jazz Orchestra, composé de 11 musiciens, sous la direction musicale de Manuele Morbidini. Mais comme pour une grande partie de la musique de Frisell au cours des quatre dernières décennies, un concept relativement simple et un recueil de chansons familier donnent lieu à des révélations doucement émouvantes. La musique présente un niveau de confort et d'interactivité qui transcende de loin la grande majorité des projets « avec cordes » sur les étagères des disques de jazz. Une orchestration radicale évoquant des musiques de films marquantes et Gil Evans se déplacent avec agilité dans et autour du rapport télépathique du trio, et le ton chatoyant de Frisell se marie magnifiquement avec les cordes symphoniques et les cuivres.

Conatus présente des reprises de morceaux des deux premiers albums solo de Joep Beving - Solipsisme et de Prehension - ainsi qu'une reprise d'une chanson inédite, par des artistes acclamés et prometteurs tels que l'emblématique "légende du synthé" Suzanne Ciani, CFCF, Tom Trago... (Electre)

Radio Londres est le septième album d'Axel Bauer dans lequel il rend hommage à un esprit de résistance historique, le transposant dans notre monde contemporain avec conviction et humilité combinées. Cinquante-huit minutes haletantes et accrocheuses, un grand disque à l'image de l'artiste et, par extension, à celle de la vie elle-même : chaleureux, addictif, simple et mortel. Cette suite harmonieuse de chansons brûlantes, nourries de mélodies entêtantes taillées dans le roc(k) d'une sensibilité à fleur de peau, permet à Axel Bauer d'exprimer toute la palette de ses talents, du compositeur inspiré à l'interprète enflammé, en passant par l'auteur habité et le guitariste surdoué.