Sa notoriété va finir par l'empêcher de faire ce qu'il préfère : coincer les gens dans des caméras cachées. Avant qu'il ne soit trop tard, l'acteur belge François Damiens a porté sa passion sur grand écran. "Mon Ket'', son premier long-métrage en salle le 30 mai 2018, est interprété quasi exclusivement par des personnes filmées à leur insu.

Comme "Sauvage", sorti la semaine dernière, "Shéhérazade", le premier long métrage de Jean-Bernard Marlin, raconte la prostitution sans oeillères ni artifices. Rencontre avec le réalisateur et ses deux jeunes acteurs, recrutés dans les rues de Marseille.

Film après film, Samuel Collardey creuse son sillon, tout en renouvelant et en enrichissant son approche. Après "L'Apprenti", "Comme un lion" et "Tempête", son quatrième long métrage le mène au Groenland. Avec "Une année polaire", il rejoint consciemment ou non le maître controversé de cette forme hybride qui puise la fiction dans le véridique : Robert Flaherty. Certes l'environnement sauvage a fasciné visuellement Collardey : les images sont sublimes.

A l'affiche de "Ouistreham", l'adaptation par Emmanuel Carrère du célèbre livre-enquête de Florence Aubenas, il y a Juliette Binoche. Mais aussi - et peut-être surtout -, grâce au hasard d'un casting sauvage, Hélène Lambert. C'est peu dire qu'à 34 ans, cette mère de quatre enfants, elle-même ex-agente d'entretien et qui a écumé les boîtes d'intérim, crève l'écran.

De "Shéhérazade" aux "Invisibles", le cinéma français fait tourner de plus en plus des acteurs non professionnels. Mais que deviennent-ils ensuite ? Portrait de groupe, à la veille du 72e Festival de Cannes. Sommaire. Les deux espoirs de la Belle de Mai. Le fabuleux destin d'Adolpha. Deephan court toujours. Krimo à la rue. Grand Quinquin. Stéphane Brizé : "Pourquoi j'aime les comédiens non professionnels ?".

"Les Pires" raconte l'histoire d'un tournage à l'arrache, par un cinéaste qui a mis ses dernières forces dans l'aventure. De ce point de vue, nous ne sommes pas loin du "Coupez !" de Michel Hazanavicius. Mais il embrasse un champ très différent, le film dans le film se voulant être une comédie dramatique sur des blessés de la vie dans une ville du Nord de la France. Et les jeunes comédiens amateurs qui sont recrutés ne donnent pas le sentiment d'être nés avec une cuillère en argent.

En 2003, "Elephant" raflait la Palme d'or. Pour ce projet sur la tuerie de Columbine, Gus Van Sant avait parié sur un casting de lycéens amateurs. 20 ans plus tard, les États-Unis n'ont toujours pas pris en main le problème des "school shootings". Mais le film a laissé une trace chez ses interprètes. Que nous avons retrouvés.