En vacances avec ses parents et sa copine Blandine en Kabylie, Soraya découvre enfin le pays de mamie Aïcha, sa grand-mère adorée, morte récemment. Prenant très au sérieux son rôle d'envoyée spéciale du collège, elle raconte dans son journal et dans les lettres qu'elle envoie à son professeur de français tout ce qui lui arrive. Le chant du muezzin, les odeurs du souk, l'expérience du hammam, ses cousins, les chansons d'Idir... tout l'enchante. Mais derrière les belles vacances au bord de la mer, elle découvre une Algérie qui souffre. Heureusement, mamie Aïcha lui réchauffe toujours le coeur et la guide en secret dans le fascinant pays de ses ancêtres

Gigi Bigot et Pépito Matéo, conteurs et comédiens bien connu, nous convient à un conte ou métaphore et allégorie se côtoient. Avec l'Algérie en toile de fond, ce texte poétique évoque avec subtilité l'actualité tragique, rarement traitée du point de vue de l'enfant. Celle de la censure et de la répression dans un pays en état de guerre. L'histoire peut être ici abordée de plusieurs manières. Il était une fois un enfant qui s'arrête de parler. Tout à tour, dans un jeu de cause à effet, le chat, la maison et les fleurs s'enfoncent dans le mutisme et le silence. Il suffira pourtant d'une étoile, remplie de lumières et d'espoir, pour que la situation change et que le pays redevienne comme avant. Par sa simplicité, mais également par les illustrations Stéphane Girel qui sait toujours tirer le meilleur parti d'un texte pourtant éprouvant, la lecture de cet album nous semble bien vite nécessaire. Faire naître des rêves dans la tête des enfants (même pour ceux qui pouvaient ne pas y avoir droit), tel est l'objectif réussi des auteurs. (Ricochet)

Paris, juillet 1900, Exposition universelle. En entrant dans le pavillon de l'Algérie, Myriam, photographe de soixante-quatre ans a une syncope. Elle confie à Félix, son petit-fils de dix ans, le secret de ses pères successifs : un paysan du douar assassiné par les Français, puis Slimane, son sauveur, homme du désert et "reggam", et enfin Eugène Meynard, un roumi qui en 1843 l'emmène en France. L'enfance meurtrie de son aïeule remonte dans la mémoire de Félix alors qu'il est lui-même sur un lit d'hôpital en 1917 et qu'il écrit à sa grand-mère. La confidence ouvre avec délicatesse une page d'histoire de France, conquérante et sanguinaire : la colonisation de l'Algérie avec ses massacres et la lutte des "rois de l'horizon" autour d'Ad El-Kader pour garder leur terre libre. Aud-delà du destin personnel et du contexte politique, ce roman plein de sensibilité dénonce "l'atroce boucherie qu'est la guerre". (Choix du lundi)

Une anthologie de chants de la tradition arabo-andalouse et algérienne.