Il y a seulement deux ans, le président Abdelaziz Bouteflika avait annoncé des objectifs économiques jugés trop ambitieux par la plupart des spécialistes. Et s'ils avaient tort ?

Création d'un commissariat à la planification, adoption d'une batterie de mesures visant à encadrer les investissements étrangers... L'Etat régulateur est de retour

Le plan 2010-2014 lancé par Abdelaziz Bouteflika bat des records en termes d'investissements, et surprend, à l'heure où les autres pays préconisent parcimonie et rigueur budgétaire. Permettra-t-il de relancer la machine ?

Alors que le gouvernement s'apprête à assouplir les mesures de contrôle des investissements adoptées en 2009, des entreprises ont maintenu, difficilement, le cap sur Alger.

Le chef de l'Etat accentue le coup de barre à gauche et fait adopter quatre ordonnances majeures pour lutter contre la corruption. Mais une arrestation aussi rocambolesque qu'inattendue est venue semer le trouble...

Les causes du mécontentement sont les mêmes : chômage, corruption, jeunesse marginalisée, système politique verrouillé... Mais si l'embryon de révolte n'a pour l'instant pas pris, de profondes et rapides réformes sont plus que jamais indispensables.

Avec la chute durable des prix du pétrole, les finances publiques fondent comme neige au soleil et l'Etat doit se serrer la ceinture. Désormais, c'est sa politique de redistribution, gage de paix sociale, qui est menacée.

Presque inexistant il y a vingt ans, le secteur privé explose malgré les pesanteurs administratives. Et les patrons demandent encore un effort d'assouplissement au gouvernement.

Pour sortir de son addiction aux hydrocarbures, l'Algérie doit diversifier ses activités. Et ce n'est pas gagné.

[...] Cet article rédigé par un haut fonctionnaire français et un ancien responsable algérien qui désirent garder l'anonymat, a le mérite de revenir sur la question de la politique française vis-à-vis de l'Algérie...

Lumière, en avril 2011, sur la situation économique et sociale de l'Algérie. Un pays de 34,5 millions d'habitants au PIB de 260 euros par mois et qui connaît un taux de chômage officiel de 10% (majoritairement des jeunes), alors que les grands indicateurs sont positifs (croissance de 4% depuis une décennie). Un des problèmes majeur de l'Algérie : son économie de rente fondée sur les hydrocarbures (98% des exportations représentées par le pétrole et le gaz) et non sur sa capacité d'innovation.