En avril 2013, des physiciens annonçaient avoir repéré dans l'espace un excès d'antimatière. Une première trace de l'insaisissable masse manquante, plus connue sous le nom de matière noire ?

Pour expliquer la formation de l'Univers, les physiciens associent la matière à son double, l'antimatière, dont on ne sait pas ce qu'elle est devenue après les premiers instants du Big Bang, l'expérience Gbar menée au Cern va permettre de mieux cerner cet antimonde.

Pendant quelques heures, des physiciens américains ont pu profiter des installations du Cern pour étudier l'effet des antiprotons sur le vivant.

Depuis soixante-dix ans, l'énigme de la matière noire résiste aux assauts des astrophysiciens et des physiciens, qu'ils soient théoriciens, observateurs ou expérimentateurs : censée représenter 95% à 99% de la masse totale de l'Univers, cette matière invisible n'en finit pas de leur échaper.

Raymond Davis, Prix Nobel de physique en 2002, avait cherché pendant trente ans pourquoi il ne détectait qu'un tiers des neutrinos formés par les réactions nucléaires du centre du SOleil. Nous savons depuis 1998 que ce n'était pas seulement à cause des faibles interactions de ces particules avec la matière. La preuve a été apportée que les neutrinos se transforment spontanément lorsqu'ils se propagent.

Embarqué à bord de Discovery en 1998, le système AMS a analysé des dizaines de millions de particules cosmiques. Parmi elles, quelques milliers d'antiélectrons et quelques dizaines d'antiprotons.

En se lançant dans la production à grande échelle d'atomes d'antihydrogène, l'Europe entame l'exploration du monde de l'antimatière sur lequel les rumeurs les plus étranges circulent : tout y serait inversé, y compris le temps et même, pourquoi pas la gravité.