A 70 ans, le grand écrivain portugais pose le stylo pour de bon. Voici son ultime chronique, intitulée ″Adieu″ en version originale.

Avec « La Nébuleuse de l'insomnie », Antonio Lobo Antunes sonde à nouveau la splendeur du Portugal et ses ténèbres, grâce aux personnages d'un idiot et d'un despote. Ou comment, livre après livre, un écrivain est devenu une figure majeure de la littérature mondiale.

Antonio Labo Antunes est un monstre sacré de la littérature portugaise. Son dernier roman, "Quels sont ces chevaux qui jettent leur ombre sur la mer ?", affirme une nouvelle fois sa puissance romanesque. Rencontre à Lisbonne avec un homme farouche.

Fidèle à la manière de l'écrivain portugais, un concert de voix enchevêtrées.

Esthète radical de la langue, le Portugais Antonio Lobo Antunes décrit depuis plus de trente ans la décrépitude du monde, l'écoulement du temps, les tensions sociales et la folie sous toutes ses formes. A l'image de sa magnifique fresque, ″La Nébuleuse de l'insomnie″.

Le grand Antonio Lobo Antunes nous plonge dans l'esprit d'une femme recluse à Lisbonne. "Pour celle qui est assise dans le noir à m'attendre", nous rappelle notre besoin de la langue unique de l'écrivain portugais.

D'Angola, où il fut médecin militaire, l'écrivain portugais a rapporté un nouveau roman, d'une violence inouïe.

A Lisbonne, dans la ville basse, au coin du Largo de Sao Domingos et de la Rua das Portas de Santo Antao, un musicien ambulant s'est assis, puis lentement égrène sur la guitare des notes mélancoliques gonflées par l'amplificateur électrique coincé entre ses genoux.

Un récit monstrueux qui fait se rejouer l'essence de l'oeuvre d'un immense écrivain. Lobo Antunes atteint la noirceur absolue, celle d'une nuit qui ne finit pas. Son livre est une longue interrogation sur le sens de la nuit, son temps particulier, sur la parole irréductible qui y prend forme. A la fois parachèvement et jeu, c'est l'un de ses textes les plus somptueux.

Sous les dehors de la plus grande violence, Antonio Lobo Antunes signe un extraordinaire roman sur l'amour et la jeunesse, les démons qui nous hantent, faisant de voix disparates et indéfinissables les chambres d'échos de la nature du monde.

Lobo Antunes nous plonge au coeur d'un univers dans lequel ne se trouve nul réconfort, où tout se perd dans les remous de consciences déchirées entre passé et présent, innocence et culpabilité. Augmentant encore sa puissance verbale, il pousse très loin le démantèlement du langage pour dire la violence omniprésente et la perte radicale qui destine les êtres à s'égarer éternellement.