Après Angkor en 1992 et Preah Vihear en 2008, le Cambodge peut s’enorgueillir de l’inscription d’un troisième site sur la prestigieuse Liste du patrimoine mondial de l’Unesco : Sambor Prei Kuk, l’antique Ishanapura, capitale de l’empire Chenla aux VIe et VIIe siècles. L’art et l’architecture qui se sont développés dans ce lieu fascinant, à l’atmosphère mystique et religieuse très différente de la magnificence des temples d’Angkor, constituent le premier modèle d’un style khmer appelé à rayonner dans toute la région.

Jamais oublié des Khmers et seulement « découvert » au XIXe siècle par les Européens, le site d’Angkor n’a cessé de fasciner scientifiques et grand public. Nourrissant d’abord un imaginaire romantique, les ruines, enserrées dans une forêt tentaculaire où transparaissaient de gigantesques temples animés de visages, ont laissé place, après des décennies de recherches, à une vision plus scientifique de l’histoire angkorienne.

Depuis la redécouverte d’Angkor par les Français au XIXe siècle, on s’interroge sur cette immense cité engloutie par la jungle. Combien d’habitants la peuplaient ? Qu’est-ce qui les a décimés ? Une guerre ? Une épidémie ? De nouvelles hypothèses viennent bouleverser la donne : Angkor, qui n’avait d’ailleurs jamais été oubliée des Cambodgiens, n’est qu’une des capitales de l’Empire khmer ; elle est en outre bien plus vaste qu’on ne le pensait ; et l’explication de son abandon est désormais recherchée du côté de l’histoire climatique. Sommaire.