A partir de témoignages de soldats et de civils américains, britanniques ou allemands, ce récit raconte l'un des moments-clés de la Seconde Guerre mondiale : la bataille des Ardennes.

Une description front par front de la bataille des Ardennes, de sa préparation à son issue en passant par l'assaut des lignes américaines par trois armées allemandes à la fin de l'année 1944. ©Electre 2024

Pendant la bataille des Ardennes, la Kampfgruppe Peiper, fer de lance de la 6e Panzer-Armee, est chargée de dégager la voie pour permettre l'avancée des blindés allemands vers la Meuse et Anvers. Affrontant les Américains, elle se retrouve bientôt à court de carburant, arrêtée et isolée sur un promontoire de La Gleize. ©Electre 2024

Dans ce livre, l’historien autodidacte Roger Marquet se plonge dans différents mystères vécus lors de la Bataille des Ardennes dans la région de Bastogne, mais aussi de Malmedy, Bullange, Baugnez. Il enrichit aussi cet ouvrage avec d’autres enquêtes comme le naufrage du Léopoldville, Liège sous les V-1 ou encore les « Onze de Wereth ». L'auteur porte aussi un focus particulier sur la tragédie de Forêt (Trooz).

Dans ce quatrième volume, l'auteur retrace les quatre mois d'engagement de la division blindée autrichienne, entre la mi-septembre 1944 et la mi-janvier 1945, un temps de refonte de l'unité suivi de combats, d'abord entre le Rhin et le Westwall, puis ceux de l'offensive allemande Wacht am Rhein, opérée au Luxembourg et en Belgique à partir du 16 décembre 1944.

Le 12 décembre 1944, le maréchal Model, chef du groupe d'armées B, demande au colonel von der Heydte si son opération aéroportée à 10% de chances de réussir. Von der Heydte répond par l'affirmative et Model ajoute que l'offensive des Ardennes n'a pas aussi plus de 10% de chance de réussir. Ces 10% avaient été évoqués avant l'offensive allemande de mai 1940 et ce fut la victoire écrasante des armées du Reich. Mais, depuis, celles-ci sont épuisées. S'appuyant sur des documents peu connus et une étude minutieuse, l'auteur met en avant les grains de sable qui finirent par gripper totalement l'appareil offensif allemand, l'étouffement de l'offensive et son effondrement sur elle-même. Un démontage précis qui surprendra le lecteur, archives à l'appui, de thèses qui ont pourtant cours depuis la fin des combats, montrant que ces fameux « 10% de chance », au final, ni le IIIe Reich ni Model ne les avaient plus.

Un affrontement gigantesque au coeur de l'hiverLa bataille qui se déroule dans le massif ardennais entre le 16 décembre 1944 et la fin du mois de janvier 1945 est le plus souvent qualifiée de Bataille des Ardennes. Aux États-Unis, cette bataille, la plus grande à laquelle les soldats américains participent sur le front occidental, est appelée The Battle of the Bulge. C'est en effet à un « renflement, à un bourrelet » donc à un « Bulge » de quelque 80 kilomètres sur 100 que les Américains assimilent cette bataille. Quant aux Allemands, ils font de cette offensive imposée par Hitler, le moment qui doit leur permettre d'affaiblir les Alliés occidentaux dans des proportions telles qu'ils seront peut-être contraints de négocier. Ils nomment cette opération « la garde au Rhin », Wacht am Rhein.Affrontement gigantesque en plein hiver au cœur des Ardennes entre les armées allemandes et américaines, cette bataille fut pour les Allemands le dernier grand combat mené sur le front occidental. Pour les Américains, elle reste la bataille la plus dure et la plus meurtrière menée en Europe depuis le débarquement du 6 juin.Mais cette bataille voulue par Hitler fut le moment d'un grand face-à-face, d'un grand règlement de compte frontal entre Allemands et Américains. Les soldats américains vont subir de plein fouet l'offensive surprise et, avec heurs et malheurs, tenir bon. Puis l'armée américaine tout entière, mais aussi dans une mesure moindre l'armée britannique, vont se mettre en marche, canaliser l'offensive allemande, l'empêcher de se déployer vers la Meuse puis dégonfler aussi vite qu'il s'était gonflé le… « bulge » allemand.