Le 18 décembre 1994, attirés par un appel d’air dans les gorges de l’Ardèche, trois spéléologues, Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel et Christian Hillaire, pénétraient dans une immense cavité recelant de superbes peintures rupestres exceptionnellement conservées. À l’occasion du trentième anniversaire de cette découverte historique, la Cité des sciences et de l’industrie propose de marcher dans les pas des chercheurs qui, depuis 1998, poursuivent l’étude de la grotte.

Vers 150 000-100 000 ans avant le présent apparaissent les premiers graphismes et parures. Leurs auteurs sont Néandertal en Europe et Sapiens en Afrique. Une pensée symbolique émerge, qui témoigne de l’existence du langage. Au Proche-Orient, ces deux humanités ont également laissé les premières sépultures. Les représentations figuratives sont beaucoup plus récentes et sont le fait de Sapiens, alors qu’il est devenu le seul représentant du genre Homo. Elles ont été retrouvées en Indonésie, vieilles de 45 000 ans, et dans la grotte Chauvet, datées de 35 000 ans.

Alexis de Favitski a filmé les chercheurs qui, épaulés par les nouvelles technologies, révèlent les secrets de Chauvet

Trente ans après la découverte de cette grotte ornée exceptionnelle le 18 décembre 1994, les spécialistes de l'art rupestre tentent toujours de décrypter les fascinantes figures de lions, rhinocéros, ours ou mammouths. Une gageure au regard des mesures de préservation drastiques du site. Reportage avec la seule équipe de scientifiques autorisée à descendre dans la cavité ardéchoise.

On a longtemps cru que l'art était le propre de notre espèce, Homo sapiens. Or, des chercheurs viennent de montrer que notre cousin Neandertal serait le premier peintre de l'humanité.

L’impact des chiroptères sur les grottes préhistoriques a été largement sous-évalué, comme on le découvre ces dernières années. Dans un certain nombre de ces cavités à travers le monde, et notamment en France, les chauves-souris ont imposé des modifications radicales du microclimat, laissé des stigmates spectaculaires au plafond et au sol, et même entièrement remodelé des parois ou doublé la taille de galeries ! La faute à leurs déjections – le guano –, qui entraînent un phénomène de biocorrosion parfois très intense.

Huit mille ans d'occupation humaine. Quinze mille peintures hantant les plateaux. La forteresse silencieuse du grand parc national du Tassili n'Ajjer, récemment réouvert aux voyageurs, est le plus vaste héritage d'art pariétal du Sahara.

Dans la grotte de la Roche-Cotard (Indre-et-Loire), des gravures pariétales datées de plus de 57 000 ans viennent d'être attribuées à Neandertal. Discutables pour un certain nombre de chercheurs, ces conclusions relancent le débat sur les supposés talents d'artiste de notre lointain cousin.

30 ans que la grotte Chauvet a été découverte ! Célèbre pour ses peintures rupestres, elle fait l’objet de protocoles d’étude inédits, élaborés afin de protéger au mieux les vestiges qu’elle préserve. L’exposition actuellement présentée à la Cité des Sciences et de l’Industrie, à Paris, met en scène ces nouvelles modalités d’analyse de l’art paléolithique.

C'est la plus ancienne grotte ornée connue, hélas fermée au public. Glisse-toi dans la peau d'un jeune archéologue pour la découvrir comme si tu y étais !