Archéologie et outils de pointe dévoilent les anciennes civilisations enfouies sous la canopée, révolutionnant notre vision du bassin amazonien.

Vers 150 000-100 000 ans avant le présent apparaissent les premiers graphismes et parures. Leurs auteurs sont Néandertal en Europe et Sapiens en Afrique. Une pensée symbolique émerge, qui témoigne de l’existence du langage. Au Proche-Orient, ces deux humanités ont également laissé les premières sépultures. Les représentations figuratives sont beaucoup plus récentes et sont le fait de Sapiens, alors qu’il est devenu le seul représentant du genre Homo. Elles ont été retrouvées en Indonésie, vieilles de 45 000 ans, et dans la grotte Chauvet, datées de 35 000 ans.

Trente ans après la découverte de cette grotte ornée exceptionnelle le 18 décembre 1994, les spécialistes de l'art rupestre tentent toujours de décrypter les fascinantes figures de lions, rhinocéros, ours ou mammouths. Une gageure au regard des mesures de préservation drastiques du site. Reportage avec la seule équipe de scientifiques autorisée à descendre dans la cavité ardéchoise.

Celui qui a déjà visité une grotte ornée (si possible l'originale plutôt que sa réplique) sait le choc de la vision de l'incroyable maîtrise des figurations qui y sont peintes ou gravées. Il faut cependant admettre que le dessin paléolithique en tant qu'objet d'étude a été jusqu'à maintenant très largement négligé par les spécialistes. Comme si l'ancienneté et la finalité (spi)rituelle probable des images s'opposaient par principe à toute préoccupation esthétique.

Dans la grotte de la Roche-Cotard (Indre-et-Loire), des gravures pariétales datées de plus de 57 000 ans viennent d'être attribuées à Neandertal. Discutables pour un certain nombre de chercheurs, ces conclusions relancent le débat sur les supposés talents d'artiste de notre lointain cousin.