C'était à Paris, le mardi 16 avril 2013, dans un amphithéâtre de l'ESPCI, école supérieure de physique chimie industrielle. Les élèves ingénieurs avaient réuni un aréopage exceptionnel pour débattre de l'utérus artificiel : Henri Atlan, René Frydman et Françoise Héritier. Le débat, animé par la journaliste Sophie Bécherel, ne le fut pas moins.

Nos facultés intellectuelles ont-elles augmenté depuis Socrate ? Quatre scientifiques de renom répondent par la négative. Nous avons interrogé séparément le généticien Axel Kahn, le spécialiste de l'évolution Stephen Jay Gould, le neurobiologiste Jean-Pierre Changeux et le biophysicien Henri Atlan.

Mettre au monde un enfant sans complications ni fatigue, en louant un utérus artificiel personnalisé... C'est l'hypothèse futuriste que développe le biologiste Henri Atlan, dans un ouvrage passionnant et provocant qui renvoie chacun d'entre nous à une question fondamentale : qu'est-ce que la maternité ?

Quel rapport entre les gouttes de sperme d'Adam et la structure de l'ADN ? Entre Spinoza, le kabbale et la biologie ? Dans un livre magistral, ce spécialiste de l'auto-organisation esquisse rien de moins qu'une nouvelle théorie de la connaissance.

Parmi les biologistes qui cherchent à s'inspirer de Spinoza, Henri Atlan est l'un des rares à philosopher à partir des progrès récents de la biologie et à y introduire une éthique (celle de Spinoza) qui évite les réductionnismes idéaliste et matérialiste, tout autant qu'un vitalisme persistant.