Il y a cinquante ans, dans le sud de l'Inde, la cité utopique d'Auroville concentrait tous les espoirs d'une vie meilleure. En 2018, elle est toujours là. Mais Auroville a généré bien des déceptions. Instrumentalisation politique, individualisme et flambée des prix : il est loin, le rêve unitaire post-68...

Retraites, monastères, ashrams : le tourisme spirituel attire de plus en plus d'Occidentaux repus de consumérisme en short. Certains vont plus loin. Ils veulent rompre avec le règne de la quantité, allier la quête de la beauté au voyage intérieur. Et pour les plus audacieux : vivre une aventure communautaire à l'instar des premiers beatniks. En Inde du Sud, la mythique Auroville va bientôt fêter ses 50 ans. Le romancier Jean-Noël Orengo évoque dans son prochain livre ce territoire expérimental dédié "au calme et à la bienveillance". Il a fait le voyage pour nous.

Elle prétendait bannir politique, argent et religion... Un demi-siècle après sa fondation, la cité de l'Aurore, en Inde, n'a pas réalisé son rêve « d'unité humaine ». Mais elle attire sans cesse de nouveaux idéalistes.

Pionnière en matière d'écologie et oecuménique, Auroville, située dans le sud de l'Inde, voulait incarner l'unité humaine dans une cité idéale. Après cinquante-six ans d'une existence libre, Narendra Modi, le Premier ministre indien, oeuvre pour s'en emparer et en faire un emblème strictement hindou - un Disneyland spirituel, disent certains. Michèle Decoust, journaliste et vidéaste - elle a tourné plusieurs documentaires sur ce lieu unique au monde-, revient sur cette aventure aujourd'hui menacée.