Dans le délirant « Ave César ! », les frères Coen recréent l'âge d'or du cinéma hollywoodien. Derrière l'hommage, la satire d'une industrie qui ne jure plus que par les super héros.

Avec "Ave Cesar !", Joel et Ethan Coen plongent dans l'âge d'or de Hollywood. Avec une impertinente délectation. Par amour du cinéma.

Glamour, l'âge d'or des studios ? "Ave César !", le dernier film des frères Coen, lève le voile sur un étrange personnage qui officia dans l'ombre de la prestigieuse MGM. Eddie Mannix était "fixer". Chantage, mensonge, corruption... Il ne reculait devant rien pour cacher les frasques des stars. Et entretenir le rêve.

Titres recensés : Chantal Akerman, de l'autre côté ; "The Revenant" d'Alejandro Gonzalez Inarritu ; "Anomalisa" de Charlie Kaufman et Duke Johnson ; "45 ans" d'Andrew Haigh ; "Tempête" de Samuel Collardey ; "Ave, César !" d'Ethan et Joel Coen ; "Le trésor" de Corneliu Porumboiu ; "Saint-Amour" de Benoit Delépine et Gustave Kervern ; "Un jour avec, un jour sans" de Hong Sang-soo.

"Ave César !" confirme s'il en était besoin que les frères Coen s'inscrivent dans la filiation de Preston Sturges. Il s'agit ici moins de citations ou de la reprise de situations ponctuelles que d'un renvoi plus général aux "Voyages de Sullivan" (1941), chef- d'oeuvre de la satire et du métafilm hollywoodien selon la définition de Marc Cerisuelo ("une grande fiction américaine consacrée au cinéma, et seulement à lui").

Hollywood, nouvelle Babylone, avec ses cinéastes capricieux et ses stars névrosées, continue d'exercer sur les Coen une fascination fétichiste.