Voilà cinquante ans que Mattel essaie de rendre sa Barbie moins quiche... Mais être une poupée libérée des poncifs sexistes, tu sais, c'est pas si facile.

Barbie, Bratz, et la fin de l'originalité.

Une exposition à sa gloire se termine ces jours-ci au musée des Arts décoratifs, à Paris. Mais la poupée mannequin, qui va sur ses 60 ans, n'a pas que des amis. Accusée de favoriser l'anorexie, le consumérisme et l'hégémonie des bimbos stupides, elle réussit à se mettre à dos les libertins et les puritains, les féministes et les islamistes ! Une charge de politiquement correct s'abat sur la pauvre Barbie qui en dit long sur le malaise ambiant à l'égard de la féminité et de la séduction.

Son sex-appeal et son sens de la mode en ont fait une star planétaire. Adulée depuis plus de quarante ans par des millions de fillettes qui s'y identifient, cette "poupée femme" a relégué au fond des coffres à jouets les "poupées enfants" de nos grands-mères.

Désormais, la célèbre poupée sera dotée de rondeurs. Mais donner des formes à cette figurine de pure forme, n'est-ce pas faire d'elle une beauté humaine, trop humaine ?

Neuf femmes architectes ont dessiné la maquette d'une maison contemporaine pour l'insupportable mademoiselle Barbie.

Tous les psychologues sont d'accord : la nouvelle poupée réaliste de Mattel reflète l'évolution des gamines d'aujourd'hui, qui quittent trop tôt le monde de l'enfance.

Objet de controverse, Barbie est le support moderne des pulsions sexuelles des petite filles.