Samuel Beckett, pourtant si photogénique, détestait être pris en photo, tout comme il évitait d'être filmé ou enregistré. Cette véritable phobie serait-elle à l'origine de la seule incursion de Beckett dans le domaine du cinéma, avec " Film ", un court-métrage tourné à New York durant l'été 1964 ? Telle est la thèse que défend avec éloquence le cinéaste Ross Lipman dans un saisissant essai cinématographique de plus de deux heures, intitulé " Notfilm ".

L'Américain Bob Wilson a revisité Oh les beaux jours. Après deux années de tournée en Europe, le Théâtre de l'Athénée donne enfin à voir sa mise en scène.

Maurice Nadeau a écrit le premier article consacré à Samuel Beckett, avec qui il s'est lié d'amitié : la célébration de son centième anniversaire a donné l'occasion de le rappeler. En ce même mois de mai 2011, les hasards des programmations ont doublement placé ″Fin de partie″ à l'affiche, dans deux mises en scène très différentes, celle d'Alain Françon à la Madeleine et celle de Kristian Lupa à Nanterre-Amandiers.

Dans la même période, ″Oh les beaux jours″ est deux fois représenté en région parisienne, par Blandine Savetier au Centre dramatique national d'Aubervilliers, par Marc Paquien à la Madeleine. Une telle concomitance ne concerne habituellement que le répertoire du passé : Samuel Beckett serait-il devenu un écrivain classique, au sens où son oeuvre se prêterait maintenant à toutes les variations possibles ?

Deux grands acteurs reprennent des pièces de Samuel Beckett. Ils disent ici les raisons de leur passion pour l'univers de cet écrivain.

Quinze mille lettres de Samuel Beckett. L'édition en quatre volumes en propose deux mille cinq cents, plus cinq mille en note. Ces notes, foisonnantes. Ce premier tome couvre les années 1929-1940. Avant la célébrité. En 1938, "Murphy" est refusé par Gallimard. Dans la suite des lettres, on verra sans doute comment s'est constituée cette « oeuvre en marche », comme Philippe Soupault ne manquait pas de traduire "work in progress".

Un entretien exclusif avec le metteur en scène américain qui monte enfin Oh les beaux jours de Samuel Beckett. Il a attendu quarante ans avant d'oser aborder l'oeuvre de ce maître.