Avec Abdelilah Benkirane, le Parti de la justice et du développement s'est donné un nouveau chef. Un coup de théâtre... et un coup de pied de l'âne, à l'heure où les leaders des autres partis politiques ont bien du mal à passer la main.

Trente-cinq jours de tractations en coulisses avec plusieurs formations politiques avant l'assentiment du Palais... Voici comment l'islamiste Abdelilah Benkirane a formé son gouvernement.

Treize ans après l'arrivée au pouvoir de Mohamed VI et un an après l'adoption de la nouvelle Constitution, le changement demeure à l'ordre du jour. Même si certaines réformes indispensables à la modernisation du royaume tardent encore à venir.

Dans un pays qui n'est pas resté indifférent au Printemps arabe, le Premier ministre, en poste depuis un an, se montre soucieux de l'opinion. Mais il tarde à mettre en oeuvre les réformes.

Ce patron marocain livre une analyse critique et pondérée de l'action politique et de la situation économique du pays, étroitement liées.

Ministre de la communication depuis 2012, cet Islamiste "moderne" au tropisme anglo-saxon doit presque tout à son mentor Abdelilah Benkirane. Et le lui rend bien.

Animé par une vision extrêmement conservatrice de la place des femmes, le chef du gouvernement multiplie les saillies douteuses contre ses opposantes. Qui le lui rendent bien.

On le disait usé par le pouvoir, forcé d'avaler des couleuvres, affecté par la perte de son bras droit, Abdellah Baha. Mais le chef du gouvernement a relevé la tête, soignant ses relations avec le Palais et réservant ses flèches pour l'opposition.

Vainqueur aux régionales, troisième aux communales, le PJD d'Abdellah Benkirame a déjoué la plupart des pronostics. Et peut envisager avec confiance les législatives de 2016.

L'un est un chef de gouvernement qui doit préserver une coalition fragile, l'autre est l'un des puissants ministres imposés par le Palais. Entre les deux hommes, le torchon brûle.

Dernier épisode en date du bras de fer entre le chef du gouvernement et les principales centrales du royaume, la grève nationale du 10 décembre n'a pas été un franc succès.

Le mandat du premier gouvernement Islamiste de l'histoire du royaume touche à sa fin. Passage en revue de ses tops et de ses flops.