Un film de banlieue, la caméra d'or de la 69e édition du Festival de cannes ? Bien plus que cela, "Divines", de la Franco-Marocaine Houda Benyamina, déconstruit le discours convenu sur les cités.

On lui doit le discours le plus féministe et guerrier du dernier Festival de Cannes lorsqu'elle recevait la Caméra d'or pour son premier long métrage, "Divines" : Houda Benyamina s'explique ici sur la place qu'elle veut donner au cinéma d'auteur et à la démocratisation nécessaire de cet art.

Caméra d'Or à Cannes, "Divines" vient de dépasser les 300 000 entrées et devrait figurer en bonne place dans la course aux Césars. Derrière le film, Marc-Benoît Créancier. Ce producteur inconnu dans le monde du cinéma soutenait là son premier long-métrage. Un coup de maître pour cet ancien bagagiste passé par les petits rats de l'Opéra qui a gardé le goût de l'effort.

Père absent, mère débauchée et alcoolique, frère danseuse orientale, dégoût du collège, bidonville, larcins, amour à peine reconnu qu'il devient impossible, rêves de richesse, pétards, sévérité de la patronne d'une petite entreprise de trafic, carrière rapide et prometteuse dans l'économie clandestine, scrupules religieux, cynisme du financier de la drogue, débats théologiques, séduction dans une boite de nuit, voitures brûlées, tentative de viol, meurtre, incendie mortel sous l'oeil des pompiers, désespoir : le scénario de "Divines" n'épargne ni ses efforts ni le spectateur ni les lieux commu

Caméra d'or à Cannes, ce "Scarface" français au féminin a divisé la critique, entretien avec Houda Benyamina, une réalisatrice apaisée qui n'a rien perdu de sa rage.

Elle a électrisé la cérémonie de clôture du Festival de Cannes avec un discours enlevé, féministe, humaniste et brut de décoffrage qui n'a pas plu à tout le monde. Il a, en revanche, beaucoup séduit "Causette", qui s'est précipitée pour rencontrer la réalisatrice de "Divines". Son premier long-métrage est une claque, qui a reçu, à juste titre, la Caméra d'or. Et Houda Benyamina, une guerrière à l'énergie communicative.

Un an après notre numéro sur le vide politique du cinéma français, deux films reprennent le flambeau...