La flore d'Afrique du Sud est victime d'un braconnage qui alimente un marché international. Une activité illégale et une tragédie écologique.

Depuis 1941, le diplôme d'herboriste n'existe plus et la vente des plantes médicinales est réservée aux seuls pharmaciens. La dernière herboriste française est décédée en 2018. En s'éloignant des milieux naturels, l'espèce humaine s'est éloignée des remèdes provenant de ces mêmes milieux. Les chamans et les guérisseurs, relégués au rang de communautés hippies, ont vu leur légitimité remise en cause par l'autorité scientifique de nos blouses blanches. Une très grande partie de notre médecine est pourtant l'héritage d'un savoir botanique ancestral.

Longtemps, on a cru que le marsouin du Pacifique était comme les licornes et les dragons : une légende. Depuis 1958, on sait qu'il existe bel et bien, mais nulle part ailleurs que dans le golfe de Californie, au Mexique. Sauf que l'espèce risque de s'éteindre, et vite : depuis dix ans, ce cétacé dodu à l'oeil cerclé de noir est la victime collatérale d'un étrange trafic d'organes de poisson, qui implique les cartels mexicains et la mafia chinoise. Enquête sur un commerce illicite bien moins risqué et plus juteux encore que celui de la drogue.

Les remèdes issus de la forêt amazonienne sauvent déjà des millions de vies. Mais les plantes, animaux et savoirs ancestraux des populations de cet "enfer vert" n'ont révélé qu'une petite partie de leurs secrets... A l'heure des biotechnologies, les espoirs sont grands, à la mesure de l'avidité des entreprises à privatiser le vivant.