Un journaliste russe s'interroge sur la sensibilité exacerbée des croyants de toutes obédiences. Une réflexion nourrie par l'affaire des Pussy Riot et l'actualité de ces derniers mois.

La Une de l'édition de Charlie Hebdo, parue une semaine après l'attentat qui a frappé sa rédaction en janvier 2015, pose une épineuse question : est-il possible de séparer la caricature du blasphème ? Complétant, sur les plans sémantique et sociologique, les analyses pragmatiques du blasphème proposées par Jeanne Favret-Saada, cet article aborde la tension entre le proche et la politique qui caractérise la caricature. La caricature peut en effet s'inscrire dans deux registres différents, celui, affectif, du proche et celui, critique, de la dégradation.

La résurgence de la question du blasphème pose un nouveau défi pour la protection de la liberté d'expression.

Aussi ancien que les religions elles-mêmes, le blasphème désigne l'insulte faite à un Dieu ou au sacré. Si les religions monothéistes y sont particulièrement sensibles, il se retrouve pourtant dans d'autres traditions spirituelles comme l'hindouisme. Et alors que l'on pensait en avoir fini avec le "péché de langue", voilà qu'il ressurgit à la une de l'actualité. Comment expliquer ce retour ? Que disent les textes sacrés ? Le point sur ce concept d'un autre âge qui continue à hanter les consciences.

La dérision envers la religion n'est pas une nouveauté, et le christianisme, dès ses origines, n'a pas été épargné. Depuis le début du XXe siècle, la multiplication des oeuvres d'art qui s'attaquent à la religion va de pair avec la sécularisation des sociétés occidentales. Mais, au XXIe siècle, la diffusion mondialisée des images et leur utilisation politique invitent à réinterroger la notion de ″blasphème″.

La condamnation à mort lancée contre l'écrivain britannique Salman Rushdie a scandalisé l'opinion publique occidentale. Qui défendait la liberté de pensée et d'expression - et la séparation de la religion et du politique...

Sous couvert d'humour, jusqu'où peut-on offenser les croyances d'autrui ? Cette question était au coeur d'un colloque à Paris.