Contrairement aux apparences, « Fuocoammare » n'est pas un film sur les migrants mais sur une terre d'accueil pas tout à fait comme les autres. Avec ses vingt petits kilomètres carrés, Lampedusa elle est le premier lopin de terre sur la route des candidats à l'exil du fait de sa proximité avec les côtes africaines distantes de seulement cent-dix kilomètres.

L'Ours d'or de l'édition 2016 de Berlin est sur les écrans. "Fuocoammare, par-delà Lampedusa" de Gianfranco Rosi ou comment réaliser un grand film sur un sujet grave : les migrants.

Réalisé par Gianfranco Rosi, ce documentaire sur Lampedusa sort le 28 septembre 2016 en France, en partenariat avec "Courrier international". Il illustre le renouveau du cinéma italien.

Lorsque commence "Fuocoammare" (Ours d'or à Berlin cette année), il n'y a à l'image qu'un jeune garçon de l'île, regardant une à une les branches d'un pin sec pour trouver celle où il sculptera un lance-pierre. Le choix de Gianfranco Rosi de faire tenir son film dans ce montage entre une vie quotidienne à terre, donnée d'emblée, et une tragédie en mer, livrée peu à peu, lui permet de viser au-delà du genre désormais établi du "film de réfugiés" pour interroger les images habituellement produites en masse sur l'île, et réinventer ce "par-delà Lampedusa" du sous-titre.