Après douze années de guerre civile, il est difficle de démobiliser les plus jeunes combattants. D'autant que le gouvernement oublie ses promesses.

En conflit ouvert avec l'Assemblée nationale, le président Pierre Nkurunziza ne peut plus faire voter de lois. L'aide au développement est gelée. Et la tension monte à Bujumbura, la capitale.

Arrestation d'un journaliste, limogeage du chef des services secrets, exclusion des « frondeurs » de son parti... Décidé à briguer un troisième mandat en juin 2015, le chef de l'Etat multiplie les avertissements à l'adresse de ceux qui le somment de passer la main.

Législatives, communales, présidentielle, sénatoriales, colinaires... Le pays va se lancer, fin mai 2015, dans un marathon électoral qui s'achèvera en août. Et le climat est tendu.

De ses années passées dans le maquis, le chef de l'Etat a gardé un sens tactique, une résilience et de solides amitiés qui lui ont permis de se maintenir au pouvoir, à la mi-mai 2015.

Enquête au coeur d'un pays au bord de la guerre civile. Sommaire. A quoi joue Kigali ?. Les Imbonerakure, "on les sent, mais on ne les voit pas". Questions à Pierre Nkurikive, porte-parole de la police nationale : "Ni la police ni l'armée ne sont au service du pouvoir".

Chez lui ou à l'étranger, ses soutiens se comptent sur les doigts de la main. Pourtant, le chef de l'État ne paraît pas décidé à changer de cap et, à Bujumbura, les morts s'amoncellent.

Rentré au pays après deux décennies d'exil, l'ancien chef rebelle conteste toujours la réélection de Pierre Nkurunziza mais a accepté la vice-présidence de l'Assemblée. Rencontre avec un homme insaisissable, dont on ne sait s'il est rangé ou s'il attend son heure.

Il comprend ceux qui ont fait le choix des armes, mais ne s'y résout pas : le président du Cnared veut croire que toutes les voies du dialogue avec le pouvoir n'ont pas été épuisées.

A Bujumbura, la peur a désormais un nom : la Documentation. En lien direct avec la présidence, ses agents jouent un rôle actif dans la répression et inquiètent jusqu'au siège des Nations unies.

L'affrontement armé entre le régime du président Nkurunziza, qui en est à son troisième mandat, et son opposition fait craindre l'embrasement de la région.

Son deuxième mandat, qu'il achèvera en 2015, devrait être le dernier, selon la Constitution. Pourtant, le chef de l'Etat n'exclut pas de se lancer à nouveau dans la course.